Mossoul libérée de L’ÉI
L’organisation djihadiste perd son principal fief après neuf mois de combats
MOSSOUL | (AFP) L’irak a déclaré hier la « victoire » à Mossoul contre le groupe État islamique (ÉI) à l’issue d’une bataille de près de neuf mois, le plus grand revers de l’organisation djihadiste depuis sa fulgurante offensive il y a trois ans.
Le premier ministre irakien Haider al-abadi « arrive dans la ville libérée de Mossoul et félicite les combattants héroïques et le peuple irakien pour cette victoire majeure », a déclaré son bureau dans un communiqué.
Le compte Twitter du premier ministre irakien l’a montré vêtu d’un uniforme militaire en train d’arriver dans la ville.
Les combats ne semblent toutefois pas terminés dans la grande cité du Nord irakien et des coups de feu et des frappes aériennes étaient encore audibles quand le bureau du premier ministre a publié son communiqué.
La reconquête de Mossoul, dont L’ÉI avait fait son principal bastion en Irak, est la plus importante victoire de l’irak face à L’ÉI depuis que le groupe extrémiste sunnite s’était emparé en 2014 de vastes portions de son territoire.
La reprise de la grande ville du Nord intervient au terme d’une offensive lancée le 17 octobre par les forces irakiennes, soutenues par la coalition internationale dirigée par les États-unis.
HOMMAGE
Le président français Emmanuel Macron, dont le pays est un membre actif de cette coalition, a déclaré sur Twitter que la France rendait « hommage à tous ceux, avec (ses) troupes, qui ont contribué » à ce que Mossoul soit « libérée ».
Les forces irakiennes avaient capturé en janvier l’est de la cité puis attaqué l’ouest en février. Les combats se sont ensuite intensifiés à mesure que l’étau se resser- rait sur les djihadistes dans la vieille ville, un espace étroit et densément peuplé.
Ces derniers jours, les quelques djihadistes encore présents à Mossoul étaient assiégés dans un réduit de la vieille ville, le long du Tigre.
Le commandement irakien des opérations conjointes a annoncé hier que les forces de sécurité avaient tué « 30 terroristes » qui tentaient de s’enfuir en traversant le fleuve, qui sépare la cité en deux.
CRISE HUMANITAIRE
Ces neuf mois de campagne militaire ont entraîné une crise humanitaire majeure, marquée par la fuite de près d’un million de civils selon L’ONU, dont 700 000 sont toujours déplacés.
Les civils piégés dans la ville ont vécu dans des conditions « terribles », subissant pénuries en tout genre, bombardements et intenses combats, et servant de « boucliers humains » d’après les Nations unies.