Comme dans le bon vieux temps
La Chicane et Michel Fugain comblent les festivaliers au parc de la Francophonie
La nostalgie des années 1990 n’était pas la chasse gardée des plaines d’abraham et des fanatiques des Backstreet Boys hier soir. On a aussi puisé abondamment dans la boîte à souvenirs durant les chaleureuses retrouvailles de La Chicane avec le public de Québec au parc de la Francophonie.
Applaudi à tout rompre, le groupe abitibien, qui vient de se réunir pour fêter ses 20 ans, était très attendu même s’il devait se contenter d’assurer la première partie de Michel Fugain.
À en juger par les élans d’enthousiasme de la foule, bien plus dense que pour le chanteur français plus tard, la bande à Boom et Dany Bédar aurait mérité d’être la tête d’affiche. Si ce n’était pas hier, à tout le moins d’une autre soirée du parc de la Francophonie.
La communion avec les festivaliers a été presque instantanée dès que le groupe a entonné La dernière chicane, une nouvelle chanson composée pour souligner leur retour. Boom Desjardins a ensuite pris le temps de présenter ses cinq complices. Sans surprise, Dany Bédar a été le plus applaudi. « Merci de prendre deux ans de ta carrière pour revenir dans La Chicane », lui a lancé Desjardins, un bras autour du cou.
Après un départ endiablé, le concert a connu un creux de vague quand le sextuor a collé plusieurs ballades. Mais cet intermède n’a pas survécu aux premières notes de Calvaire, que les festivaliers ont chanté d’une seule voix avec Boom.
La chorale du parc Franco a poursuivi son bon travail sur Juste pour voir le monde. Bousculé par le temps, le groupe a enfilé en vitesse Tu m’manques avant de dire à la prochaine chicane à son monde.
FUGAIN LES CHANTE TOUS
De l’intensité de La Chicane, on est passé à la gaieté contagieuse de Michel Fugain, qui a eu la classe de saluer ses prédécesseurs. « Vous avez été chauffés par La Chicane. C’était bon en crisse », a-t-il échappé.
Certes, mais Fugain n’allait pas se faire damer le pion. En grande forme malgré un accident de voiture récent, il est apparu sur scène en sautillant au milieu du Pluribus, son très efficace orchestre de 12 musiciens et choristes.
Donnant souvent la réplique à la charismatique chanteuse Dominique Fidanza, il a ressorti tous les classiques de son répertoire, de Fais comme l’oiseau à La fête et Chante.
Les nostalgiques en ont eu pour leur argent avec celui qui a plusieurs fois décrié la situation mondiale actuelle pendant le concert.
« On chantait l’espoir, mais 40 ans plus tard, c’est le cynisme qui a gagné. Alors on continuera de chanter l’espoir jusqu’à ce que les cyniques disparaissent. »
Dans la foulée, son interprétation sentie de Bravo monsieur le monde, tout comme celles d’une belle histoire et d’une bête immonde, a été un moment fort d’un tour de chant tout ce qu’il y avait de plus revigorant et qui a même incité les spectateurs à scander « Fugain, Fugain » pour lancer le rappel.