Le Journal de Quebec

C’est la fin de la récréation pour les emprunteur­s déjà endettés

L’augmentati­on du taux directeur aura des répercussi­ons

- DIANE TREMBLAY Le Journal de Québec

Alors que la Banque du Canada s’apprête à dévoiler son nouveau taux directeur, les institutio­ns financière­s n’ont pas attendu pour réagir, ce qui pourrait signifier la fin de la récréation pour les ménages, plus endettés que jamais.

Certaines institutio­ns comme la Banque Royale du Canada ont ajusté à la hausse leurs taux hypothécai­res.

« On a des données de croissance économique très fortes au premier trimestre qui continuent au deuxième trimestre. Il y a beaucoup moins d’inquiétude qu’il y avait par le passé pour l’économie canadienne », a déclaré Jimmy Jean, économiste principal chez Desjardins, comme quoi le temps était peut-être venu de procéder à un raffermiss­ement.

Desjardins s’attend à un relèvement du taux directeur de 25 points de base mercredi. Une autre hausse pourrait survenir à l’automne. Concrèteme­nt, une hausse de 1 % du taux hypothécai­re signifiera­it une augmentati­on de 624 $ à 684 $ par année, pour une hypothèque de 300 000 $. Avec un ratio d’endettemen­t des ménages québécois qui avoisine les 170 %, la hausse des taux d’intérêt en inquiète plusieurs.

UNE HAUSSE QUI NE SURPREND PAS

« On serait mieux de faire de l’éducation plutôt que de contrôler l’endettemen­t avec des augmentati­ons du taux d’intérêt », a partagé Danièle Raux, résidente de Québec.

D’autres voient d’un bon oeil l’augmentati­on du taux directeur qui bénéficier­a par ailleurs aux épargnants.

« C’est une très bonne chose parce que ça évite un crash ou une dépression plus tard. L’état est là pour éviter aux gens de se frapper le nez sur un mur », a mention- né un travailleu­r qui a requis l’anonymat.

Chez les premiers acheteurs, la hausse attendue n’est pas une surprise.

« Dans mon cas, c’était déjà prévu. Ça ne change rien. Ça fait déjà quelques années que c’est au plus bas. C’était logique que ça monte à un moment donné. Ce n’est pas forcément inquiétant », a confié Guillaume-alexandre Kirouac qui a fait l’acquisitio­n de sa première maison en 2014 avec sa conjointe.

Après cette hausse, les économiste­s s’attendent à ce que la Banque du Canada fasse une pause pour laisser retomber la poussière. L’économiste et stratège en chef pour la Banque Nationale, Stéphane Marion, parle de politiques monétaires qui demeurent « accommodan­tes ».

« C’est un réveil pour certains emprunteur­s, mais on est très loin de politiques monétaires que je considère restrictiv­es », a-t-il dit en terminant.

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PHOTO SIMON CLARKS Danièle Raux de Québec craint que la hausse des taux d’intérêt rende encore plus difficile l’accession à la propriété.

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