Le Journal de Quebec

Retards dans 200 chantiers

Des entreprene­urs entendent réclamer des sommes perdues auprès du ministère

- Kathryne Lamontagne l Klamontagn­ejdq

Pas moins de 200 chantiers du ministère des Transports, totalisant quelque 195 M$ en contrats, accusent un retard de quelques jours à plus d’une année à cause de la grève des ingénieurs, a appris Le Journal.

Il s’agit des plus récentes données du MTQ, qui travaille depuis le 13 juin – soit le dernier jour des trois semaines de débrayage – à rebâtir le calendrier des travaux prévus pour 2017-2019.

« L’exercice qu’on est en train de faire, c’est la priorisati­on des projets, affirme la porte-parole Sarah Bensadoun. Il faut qu’on revoie chacun des projets, un par un. » Si les contrats accuseront des retards, aucun d’entre eux ne sera toutefois annulé, assure-t-elle.

ENTREPRENE­URS INQUIETS

La situation demeure tout de même inquiétant­e pour les entreprene­urs, alors que les 1400 membres de l’associatio­n profession­nelle des ingénieurs du gouverneme­nt du Québec ont reconduit leur mandat de grève, vendredi, après avoir rejeté les dernières offres provincial­es.

« On ne sait pas encore s’ils vont retourner en grève ou non. Ils ont le droit de grève, mais on ne sait pas ce que ça va donner », a commenté un premier chargé de projet qui doit démarrer avec deux mois de retard des travaux de réfection pour le compte du ministère.

UNE ANNÉE DE RETARD

Un autre entreprene­ur a récemment obtenu les dates de reprises de ses chantiers, qui devaient débuter au printemps. Au moins l’un d’entre eux ne pourra se faire avant l’an prochain, déplore-t-il.

Même son de cloche chez un troisième entreprene­ur, qui voit un projet de 1,5 M$ être reporté à l’an prochain. Il a aussi dû se battre avec le MTQ pour s’assurer qu’un de ses chantiers, entamé à l’hiver, puisse reprendre après la grève. « Ça a pris trois semaines avant d’obtenir l’autorisati­on. Et c’était un contrat facile, le ministère n’avait qu’à donner le go », plaide-t-il.

RECOURS

Face à ces retards, les hommes d’affaires – qui ont tous tenu à protéger leur identité de peur des représaill­es du ministère – ont fait parvenir des avis d’intention au gouverneme­nt, dans le but de retrouver les « milliers de dollars » en pertes de revenus.

« Sur un de nos contrats, on devait se mobiliser le lundi, mais on a reçu une lettre comme de quoi on oubliait ça, le vendredi d’avant. Il y avait déjà de la signalisat­ion en place, c’est des frais », déplore un entreprene­ur.

« Il y a des projets qu’on doit réaliser absolument cette année, mais pour y arriver, on devra faire plus d’heures supplément­aires. C’est sûr qu’on va réclamer ça », renchérit un autre propriétai­re de compagnie de constructi­on, qui détient six contrats avec le ministère.

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PHOTO LE JOURNAL DE MONTRÉAL, CHANTAL POIRIER Alors que 250 chantiers sont actuelleme­nt en travaux, 200 autres accusent un retard allant de quelques jours à plus d’une année. Ici, un chantier sur l’autoroute Félix-leclerc, à Québec.
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