Retards dans 200 chantiers
Des entrepreneurs entendent réclamer des sommes perdues auprès du ministère
Pas moins de 200 chantiers du ministère des Transports, totalisant quelque 195 M$ en contrats, accusent un retard de quelques jours à plus d’une année à cause de la grève des ingénieurs, a appris Le Journal.
Il s’agit des plus récentes données du MTQ, qui travaille depuis le 13 juin – soit le dernier jour des trois semaines de débrayage – à rebâtir le calendrier des travaux prévus pour 2017-2019.
« L’exercice qu’on est en train de faire, c’est la priorisation des projets, affirme la porte-parole Sarah Bensadoun. Il faut qu’on revoie chacun des projets, un par un. » Si les contrats accuseront des retards, aucun d’entre eux ne sera toutefois annulé, assure-t-elle.
ENTREPRENEURS INQUIETS
La situation demeure tout de même inquiétante pour les entrepreneurs, alors que les 1400 membres de l’association professionnelle des ingénieurs du gouvernement du Québec ont reconduit leur mandat de grève, vendredi, après avoir rejeté les dernières offres provinciales.
« On ne sait pas encore s’ils vont retourner en grève ou non. Ils ont le droit de grève, mais on ne sait pas ce que ça va donner », a commenté un premier chargé de projet qui doit démarrer avec deux mois de retard des travaux de réfection pour le compte du ministère.
UNE ANNÉE DE RETARD
Un autre entrepreneur a récemment obtenu les dates de reprises de ses chantiers, qui devaient débuter au printemps. Au moins l’un d’entre eux ne pourra se faire avant l’an prochain, déplore-t-il.
Même son de cloche chez un troisième entrepreneur, qui voit un projet de 1,5 M$ être reporté à l’an prochain. Il a aussi dû se battre avec le MTQ pour s’assurer qu’un de ses chantiers, entamé à l’hiver, puisse reprendre après la grève. « Ça a pris trois semaines avant d’obtenir l’autorisation. Et c’était un contrat facile, le ministère n’avait qu’à donner le go », plaide-t-il.
RECOURS
Face à ces retards, les hommes d’affaires – qui ont tous tenu à protéger leur identité de peur des représailles du ministère – ont fait parvenir des avis d’intention au gouvernement, dans le but de retrouver les « milliers de dollars » en pertes de revenus.
« Sur un de nos contrats, on devait se mobiliser le lundi, mais on a reçu une lettre comme de quoi on oubliait ça, le vendredi d’avant. Il y avait déjà de la signalisation en place, c’est des frais », déplore un entrepreneur.
« Il y a des projets qu’on doit réaliser absolument cette année, mais pour y arriver, on devra faire plus d’heures supplémentaires. C’est sûr qu’on va réclamer ça », renchérit un autre propriétaire de compagnie de construction, qui détient six contrats avec le ministère.