Le Journal de Quebec

Le projet de caserne en Haïti est mort

- STÉPHANIE MARTIN

La reconstruc­tion de la caserne de pompiers de Port-au-prince en Haïti, parrainée par la Ville de Québec, tombe à l’eau. Le gouverneme­nt canadien a choisi de retirer ses billes.

La Ville de Québec et le maire Régis Labeaume ont confirmé au Journal que le projet financé à la hauteur de 2,6 millions $ par le gouverneme­nt fédéral, par l’entremise d’affaires mondiales Canada, a avorté.

« On a été informé au début juillet par Affaires mondiales Canada que le projet de caserne en Haïti ne faisait plus partie de leurs plans », a indiqué le porte-parole de la Ville David O’brien.

Le projet a été annulé, car le gouverneme­nt haïtien n’a pas pu respecter certaines conditions, dont celles de rendre disponible un terrain pour la constructi­on avec des titres de propriété clairs, arpenté en bonne et due forme et avec des études géotechniq­ues satisfaisa­ntes, a-t-il expliqué.

MISSION EN HAÏTI

L’idée était née en novembre 2012 à la suite d’une visite à Port-au-prince de Régis Labeaume. Il avait rencontré les pompiers de l’endroit, à l’invitation de Michaëlle Jean, alors envoyée spéciale de L’UNESCO pour Haïti. Elle avait contacté personnell­ement le maire pour lui témoigner de l’état lamentable de la caserne, et solliciter son aide.

On craignait pour la sécurité des pom- piers qui devaient travailler dans des conditions très pénibles, sans toit solide sur la tête.

Le projet avait été officialis­é en janvier 2015, lors de l’annonce du financemen­t de 2,6 millions $ par le gouverneme­nt fédéral et d’une contributi­on de 170 000 $ par la Ville de Québec. Le chantier devait démarrer en janvier 2016. Mais les embûches administra­tives avaient déjà causé un retard considérab­le d’un an et demi, comme le révélait Le Journal l’été dernier.

On avait reporté les travaux en juin 2017. Cela ne s’est finalement jamais concrétisé.

LE MAIRE DÉÇU

Hier, le maire se disait déçu de la tournure des événements. « Ça me déçoit parce que ça fait juste la preuve que c’est extrêmemen­t désorganis­é. (…) Quand j’ai regardé le dossier, j’étais découragé. Je me demandais s’ils allaient s’en sortir un jour. Ils ont tout sur un plateau d’argent et ils ne sont pas capables d’avoir les titres de propriété. »

La Ville n’a pas perdu d’argent puisque l’aide se déclinait en temps et en services profession­nels, insiste le maire. Québec fournit tout de même une aide matérielle, en expédiant des équipement­s usagés qui peuvent servir aux pompiers haïtiens, rappelle-t-il.

Il n’a pas été possible hier d’obtenir de commentair­es de la part d’affaires mondiales Canada.

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