Un ex-religieux nie avoir abusé d’ados
Il s’est défendu hier contre chacune des 13 accusations
SAINT-HYACINTHE | Un ancien religieux accusé d’avoir abusé de 13 adolescents a nié hier avoir commis de tels gestes entre 1970 et 1986.
Réjean Trudel était frère mariste et responsable du Patro Lokal de Saint-hyacinthe au moment des faits présumés. Cet organisme accueillait des adolescents placés par les services sociaux.
M. Trudel a affirmé hier lors de son procès ne jamais avoir eu de gestes déplacés à caractère sexuel envers les adolescents, même si 10 présumées victimes ont témoigné du contraire la semaine dernière.
Lors de son récit hier, M. Trudel a reconnu cependant avoir déjà été victime de plaintes dans le passé.
REPROCHES
« Je me souviens que deux jeunes avaient adressé une plainte à mon endroit pour des gestes à connotations sexuelles, mais le premier a abandonné sa plainte sous la menace de son frère, alors que l’enquête a révélé que j’avais passé mes mains sur les cuisses de l’autre adolescent. On m’a simplement recommandé de ne plus mettre mes mains sur ses cuisses », a-t-il dit.
La communauté religieuse lui a reproché plusieurs écarts de comportement selon le témoignage de l’accusé. Accolades, câlins ou même le simple fait de danser lors des discothèques réservées aux adolescents ont été portés à l’attention de Réjean Trudel. L’accusé a reconnu avoir fait l’objet d’une plainte de la Direction de la protection de la jeunesse (DPJ) après son premier séjour à Rome, lui qui y est resté sept mois entre juin 1981 et janvier 1982.
TRAVAILLEUR SOCIAL INFORMÉ
L’accusé est revenu sur des événements qui se seraient produits en 1982, alors qu’un jeune adolescent allait se réfugier dans sa chambre quand il était pris de crise d’anxiété. Réjean Trudel a avoué avoir confié à un travailleur social qu’un adolescent de 16 ans dormait dans sa chambre.
« Il a été mis au courant de la situation, puis je lui ai dit que le garçon avait besoin d’aide psychiatrique et que ça dépassait mon savoir-faire, a-t-il ajouté devant le tribunal. Le travailleur social m’a dit de le garder, puisqu’il devait bientôt quitter pour un appartement supervisé. »
L’accusé a même avoué que cet adolescent en question a flatté son sexe, mais il lui aurait dit d’arrêter. La présumée victime avait expliqué avoir entretenu des relations sexuelles. L’accusé a toutefois démenti ces faits.
Réjean Trudel a entamé des démarches pour quitter les Frères Maristes, mais ça a pris cinq ans avant d’obtenir son retrait de la congrégation religieuse. Il n’avait pas digéré l’interdiction de s’approcher de jeunes selon ce qu’il a avoué devant le juge Richard Marleau hier.