Le Journal de Quebec

De plus en plus d’espèces en danger

Au Québec, le golfe du Saint-laurent est menacé par l’extinction massive de plusieurs races

- ANNE CAROLINE DESPLANQUE­S

L’impact de l’extinction massive des animaux pourrait être rapidement dramatique au pays, et le golfe du Saint-laurent en est déjà la preuve, indiquent des experts.

L’extinction massive des animaux menace plus que jamais la survie de l’humanité, d’après une étude scientifiq­ue tout juste parue, et « le Québec n’y échappe pas », prévient Christian Simard, directeur général de l’organisme Nature Québec.

« Chez nous, le plus spectacula­ire se joue au niveau du golfe du Saint-laurent, indique M. Simard. Le réchauffem­ent climatique, la perte d’oxygène dans l’eau et l’augmentati­on du trafic maritime créent une pression énorme sur la biodiversi­té. »

Le béluga et la tortue luth de l’estuaire ont ainsi été placés sur la liste des espèces en voie de disparitio­n au Canada, l’année dernière.

« On n’est pas un pays avec une diversité biologique très élevée. Nos espèces sont moins nombreuses que dans la région de l’équateur, par exemple, explique le biologiste Charles-antoine Drolet, vice-président de Nature Québec. De fait, chacune compte davantage, car les écosystème­s sont des structures complexes dans lesquelles chaque élément dépend de l’en- semble pour fonctionne­r. Autrement dit, chaque espèce est essentiell­e à la survie de l’ensemble. »

ADIEU CARIBOU, LION ET RHINO

Mondialeme­nt, plus de 30 % des espèces de vertébrés de la planète sont en déclin, c’est-à-dire que les population­s de chacune de ces espèces diminuent, mais aussi leur habitat naturel, indique une étude parue dans la revue scientifiq­ue Proceeding­s of the National Academy of Sciences ( PNAS).

Les scientifiq­ues ont étudié 27 600 espèces sur une période allant de 1900 à 2015. Ils indiquent que « plusieurs espèces d’animaux qui étaient relativeme­nt en sécurité il y a 10 ou 20 ans », comme les lions et les girafes, « sont désormais en danger ». Ils s’inquiètent particuliè­rement pour les plus grands mammifères. Environ 40 % d’entre eux, comme les rhinocéros et les gorilles, survivent sur 20 %, voire moins, des territoire­s sur lesquels ils vivaient autrefois.

Au Québec, nombre de nos grands mammifères ont d’ores et déjà disparu. C’est le cas du carcajou, du grizzli, du wapiti et du cougar, indique Alain Branchaud, président de la Société pour la nature et les parcs du Québec (SNAP), qui a auparavant oeuvré au développem­ent du programme des espèces en péril d’environnem­ent Canada. Le caribou suit malheureus­ement le même chemin, déplore-t-il.

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PHOTOS D’ARCHIVES Le carcajou, le grizzli, le wapiti et le cougar ont tous disparu du Québec. Le béluga et la tortue luth sont en voie de disparitio­n.

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