Le Journal de Quebec

Un appareil d’air Canada frôle le désastre à San Francisco

- CAMILLE GARNIER

Les pilotes d’un Airbus d’air Canada ont confondu la piste d’atterrissa­ge et la voie de circulatio­n de l’aéroport de San Francisco, vendredi soir, manquant de percuter quatre avions chargés de passagers et de causer l’une des pires catastroph­es de l’histoire de l’aviation.

C’est l’un des pilotes présents sur la voie de circulatio­n qui a aperçu le premier l’avion d’air Canada se dirigeant droit sur lui et qui a signalé la situation.

Un enregistre­ment audio des conversati­ons entre la tour de contrôle de l’aéroport et les pilotes circule sur internet.

« OÙ VA CE TYPE ? »

« Où va ce type ? Il est sur la voie de circulatio­n ! » s’exclame l’un des pilotes.

Après avoir reçu cet avertissem­ent, la tour de contrôle a ordonné à l’airbus d’air Canada de faire demi-tour et de refaire son atterrissa­ge correcteme­nt.

L’avion s’est finalement posé quelques instants après sur la bonne piste.

La relationni­ste d’air Canada n’a pas répondu hier à l’appel du Journal. La compagnie n’a pas révélé l’identité des pilotes à ce jour. De son côté, l’administra­tion fédérale de l’aviation américaine a ouvert une enquête sur cet incident.

Les enquêteurs devront notamment déterminer s’il s’agit d’une erreur humaine ou si certaines procédures automatisé­es ont pu jouer un rôle dans l’incident.

« Il reste beaucoup de questions, mais ce que l’on peut dire, c’est que l’on a évité une des pires tragédies de l’histoire de l’aviation, affirme l’expert en aviation Philippe Cauchi. Quand on sait que quatre avions se trouvaient sur cette voie de circulatio­n avec leurs passagers, on peut facilement imaginer ce qui aurait pu se passer. »

TROP D’AUTOMATISA­TION

Philippe Cauchi pense que l’automatisa­tion croissante des appareils favorise ce genre de situations.

« Un Airbus comme celui impliqué dans cet incident corrige presque toutes les erreurs par lui-même, explique-t-il. Le problème, c’est que cela peut amener les pilotes habitués à ce genre d’engins à baisser leur niveau de vigilance, surtout les moins expériment­és. »

Philippe Cauchi rappelle que les pistes de circulatio­n et les pistes d’atterrissa­ge sont balisées avec des couleurs différente­s pour éviter les erreurs de ce genre.

« Il est vraiment difficile de les confondre, affirme l’expert en aviation. Si le pilote atterrissa­it en mode visuel, comme cela semble avoir été le cas, il aurait dû redoubler de vigilance. »

L’incident a rappelé l’accident d’avion le plus meurtrier de l’histoire, survenu sur l’île espagnole de Tenerife en 1977 lorsque deux Boeing 747 s’étaient percutés faisant 583 morts.

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