L’entreprise à un carrefour
Près de 10 ans après la fin abrupte de son rêve américain, le Groupe Jean Coutu se retrouve à nouveau à un carrefour, alors que les occasions de croissance semblent de plus en plus modestes pour l’entreprise.
Plusieurs actionnaires se sont montrés inquiets hier de l’apparente « stagnation » de la société, qui a enregistré des profits en baisse, au 1er trimestre.
Ce mot a semblé déranger Jean Coutu. « C’est un mot dur. Notre chiffre d’affaires a crû de 4,2 %, environ. J’aimerais que ce soit de 8 %, c’est sûr. On travaille fort », assure-til, vantant notamment le travail de sa filiale Médicus, qui offre notamment des appareils orthopédiques.
PJC VENDU À UN ÉPICIER ?
Mais le fait demeure que dans le marché de plus en plus consolidé des pharmacies, les opportunités d’acquisitions sont devenues rares, voire inexistantes pour le Groupe Jean Coutu. Alors que les épiceries Loblaw’s ont mis la main sur Pharmaprix, le plus important réseau de pharmacies au Québec pourrait-il être à son tour avalé par un géant alimentaire ?
François Jean Coutu, le président et chef de la direction de l’entreprise fondée par son père, juge que la question est « purement spéculative ». Mais il ne rejette pas catégoriquement l’idée.
CROISSANCE ET VIEILLESSE
À son avis, les revenus de l’entreprise vont continuer de croître, et ce, en grande partie « grâce » au vieillissement de la population.
« Le vieillissement de la population est utile pour la pharmacie en général », dit-il.
Là où Jean Coutu et Gaétan Barrette s’entendent, c’est au niveau de la création de « centres de santé ». PJC n’écarte pas de mettre sur pied de tels centres où l’on retrouverait sous un même toit pharmacie et divers professionnels de la santé. « Ce serait facile pour nous de créer cela. [...] On va en ouvrir un, on va voir. Si ça marche, on va en ouvrir d’autres », a affirmé Jean Coutu.
L’entreprise ne s’est pas fixé d’échéancier à cet égard.