Le Journal de Quebec

Les Chiens de ruelles menacent Despacito

Un groupe québécois ébranle la domination du tube planétaire

- MARC-ANDRÉ LEMIEUX Les albums des Chiens de ruelles sont offerts au leschiensd­eruelles.bandcamp.com.

Le phénomène Despacito balaie peut-être les ÉtatsUnis, le Canada anglais et plusieurs pays d’europe, mais au Québec, c’est une autre histoire.

Depuis quelques semaines, Justin Bieber et compagnie se bute aux Chiens de ruelles, un groupe originaire de Tadoussac qui obtient beaucoup de succès grâce à une chanson intitulée Roadtrip.

Au cours du dernier mois, l’entraînant­e pièce du quintette folk-trash a détrôné Despacito à 11 reprises au sommet du célèbre 6 à 6 de CKOI. Jointe au téléphone, la formation s’est dite étonnée d’avoir réussi à freiner les élans du tube planétaire de Luis Fonsi, Daddy Yankee et Justin Bieber, qui vient d’entamer sa 9e semaine au sommet du Billboard Hot 100 chez nos voisins du Sud. Une situation qui évoque les exploits d’astérix contre l’envahisseu­r romain.

« On est les p’tits Gaulois d’la radio, ç’a l’air ! blague le chanteur du groupe, Olivier Renaud. C’est quand même assez surprenant. Pis c’est tant mieux ! Ça fait plaisir d’avoir délogé Despacito du numéro un pendant une couple de jours. »

« RIEN COMME TOUT LE MONDE »

Contrairem­ent aux apparences, Roadtrip n’est pas une nouvelle chanson. Composée il y a cinq ans, la pièce figure sur C’pas près d’changer, le deuxième album du groupe, sorti au printemps 2014. Mais puisqu’elle avait toujours suscité de bonnes réactions en spectacle et sur internet, la formation a décidé de l’envoyer aux radios en mai, juste avant de sortir son troisième disque, Détours sans fin.

« On ne fait rien comme tout le monde », déclare Olivier Renaud.

Peu orthodoxe, la stratégie a néanmoins porté ses fruits puisqu’un nombre croissant de Québécois découvrent Les chiens de ruelles cet été.

À CKOI, on compare Roadtrip à certaines offrandes des Colocs, des Cowboys Frigants et même de Plume Latraverse (pour son irrévérenc­e). « Son côté festif typiquemen­t québécois parle à nos auditeurs », explique le directeur musical de l’antenne, Guy Brouillard.

La formation Les Chiens de ruelles est née en Haute-côte-nord en 2011. Un an plus tard, ses membres sont déménagés à Montréal pour maximiser ses chances de survie.

FOLK-TRASH

Au fil du temps, plusieurs termes ont été employés pour décrire le style musical de prédilecti­on du groupe. Parmi eux, mentionnon­s « folk sale », « bluegrass indocile », « manouche-trash » et « country punk ». Le qualificat­if que semble privilégie­r Olivier Renaud est cependant « folk-trash post-trad ». Le chanteur et guitariste cite d’ailleurs Iron Maiden, La bottine souriante et Jean Leloup parmi ses plus grandes influences… et « la connerie humaine » parmi ses plus grandes sources d’inspiratio­n.

« On est contestata­ire. On aime ben ça japper fort », souligne-t-il.

Les Chiens de ruelles continuero­nt d’enfiler les spectacles au cours des prochains mois. « Ben du char, ben du kilométrag­e, pis ben du fun », résument-ils au téléphone.

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PHOTO COURTOISIE FLASHBACK PHOTOGRAPH­IES HL Les Chiens de ruelles existent depuis bientôt six ans. « On aime japper fort », assurent les membres.

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