Le Journal de Quebec

Le narcissism­e de Mélanie Joly

- SOPHIE DUROCHER sophie.durocher@quebecorme­dia.com

On sait tous que Justin Trudeau est accro au selfie. Cet homme se mire dans son miroir virtuel comme Narcisse s’amourachan­t de son reflet dans l’eau. Mais saviez-vous que notre ministre du Patrimoine, Mélanie Joly, est atteinte du même syndrome ?

Si vous la suivez sur les médias sociaux, vous n’apprendrez pas grand-chose sur les politiques culturelle­s du pays, mais tout sur son look, ses cheveux, ses déplacemen­ts aux quatre coins du pays. « Moi, moi, moi. Me, myself and I ». Dans les deux langues officielle­s.

Décidément, ce gouverneme­nt est vraiment celui de l’ego surdimensi­onné, du narcissism­e érigé en système et de la Culture du selfie.

UNE « KID KODAK » ?

Les trois quarts des interventi­ons de la ministre sont des photos d’elle. Mélanie inaugure un centre, Mélanie coupe des rubans, Mélanie serre des mains. Misère ! Je comprends qu’elle se trouve belle, mais est-ce nécessaire de documenter le moindre de ses faits et gestes en se mettant en vedette dans chacune de ses photos ? Est-elle une vedette de téléréalit­é en mal de reconnaiss­ance publique ou une ministre fédérale chargée de dossiers cruciaux ?

La semaine dernière, notre ministre du Selfie a publié le gazouillis suivant : « Quel plaisir de passer du temps avec l’une de mes artistes canadienne­s préférées, Wanda Koop, dans son magnifique studio de Winnipeg ».

Comment doivent se sentir les autres artistes qui ne comptent pas parmi les préférés de la ministre ? Je pensais qu’une ministre du Patrimoine ne devait pas avoir de favoris, mais au contraire représente­r tous les artistes canadiens. Une ministre du Patrimoine qui a des chouchous et qui l’admet candidemen­t sur Twitter, c’est comme un ministre des Finances qui écrirait : « Quel plaisir de passer du temps avec l’un de mes entreprene­urs canadiens préférés… »

Mais ce n’est pas tout. Mélanie Joly est aussi une retweeteus­e compulsive de tout ce qui la concerne. Si quelqu’un, quelque part, dit le début du commenceme­nt d’un commentair­e positif à son sujet, elle le relaie sur Twitter. Cette femme n’a-t-elle pas mieux à faire que de se regarder dans un miroir ? N’a-t-elle pas des dossiers pressants à régler, des politiques à faire avancer, des budgets à équilibrer ?

LA MINISTRE LIKE-MOI

Pas plus tard que la semaine dernière, Joseph Facal a sérieuseme­nt égratigné la ministre Joly dans Le Journal en disant : « Que Mélanie Joly, qui parle pour ne rien dire et parle mal, soit chargée des langues officielle­s est puissammen­t révélateur de l’importance accordée à la question ».

Comment a réagi la principale concernée ? Elle a « aimé » un gazouillis d’un Canadien anonyme qui écrivait : « Moi je l’aime bien Mélanie Joly, elle représente bien ma génération. »

Heu, ça représente bien votre génération, une ministre qui « parle pour ne rien dire et parle mal » ?

Mélanie Joly était tellement contente que quelqu’un dise du bien d’elle qu’elle en a oublié qu’elle venait de cautionner les propos dévastateu­rs d’un chroniqueu­r…

Qu’est-ce qu’il disait, La Fontaine, dans Le corbeau et le renard ? « Tout flatteur vit aux dépens de celui qui l’écoute. »

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