De plus en plus rock star
Pour la deuxième fois en quatre ans, Bobby Bazini ferme le parc de la Francophonie
Ses ambitions de percer le marché mondial, Bobby Bazini les a transposées, hier soir, dans un parc de la Francophonie plein à craquer à qui il a offert un spectacle digne de la rock star qu’il est en train de devenir.
Avec sa veste de cuir noir et son toupet qui se déposait négligemment dans sa figure, Bobby Bazini avait le look d’une idole capable de conquérir toutes les foules quand il est apparu dans la pénombre avec ses huit musiciens et deux choristes.
Les cris sporadiques de ses admiratrices et la pancarte qu’une d’entre elles brandissait devant la scène ont confirmé cette impression.
Bazini n’a d’ailleurs pas tardé à réjouir ses fans, qui lui ont procuré sa deuxième salle comble en quatre ans au parc de la Francophonie, en déballant d’emblée des titres de son plus récent Summer is Gone, à savoir Blood’s Thicker Than Water et le soul dandinant de Strangers.
Même s’il demeure un grand timide, Bazini s’est parfois laissé aller dans l’émotion, comme lorsqu’il a terminé à genoux The Only One ou dans son interprétation à fleur de peau de Leonard Cohen.
Ses communications verbales avec le public sont néanmoins demeurées limitées et un brin maladroites. « Nous sommes encore sold-out, c’est vraiment apprécié », a-t-il quand même souligné, l’air sincèrement reconnaissant de l’appui renouvelé des gens de Québec.
Au retour d’un doublé acoustique, où il a notamment repris avec aplomb Le train du Nord, de Félix Leclerc, Bazini a reçu la visite de son frère Kevin Bazinet. Le temps d’une reprise fort à propos de To Love Somebody, des Bee Gees, les frangins se sont livrés un puissant duel vocal. Match nul sera notre verdict, histoire de ne pas faire de jaloux.
Le reste du concert a été exécuté de façon irréprochable, en particulier Summer is Gone, durant laquelle l’apport de son orchestre s’est fait le plus sentir, avant que C’est la vie, son succès pancanadien, vienne conclure la soirée sur une note rassembleuse.
POIGNANT HOLUBOWSKI
On dit le grand Matt Holubowski à cause de sa stature. S’il continue de nous chavirer le coeur comme il l’a fait, hier, en première partie de Bazini, sa grandeur mesurera très bientôt son importance artistique.
Amorcée tout en douceur par une The Warden & The Hangman en duo avec une violoncelliste, sa prestation a pris du coffre quand trois autres musiciens sont apparus pour offrir des versions impeccables d’une série de pièces de son album Solitudes.
Après ce segment, Holubowski a élevé la barre de trois crans, d’abord avec la petite nouvelle, Dawn, She Woke Me, puis avec la poignante Sweet Surreal et ses somptueuses cordes.
À partir de ce moment, le parc de la Francophonie était suspendu à ses lèvres et le dernier droit a été un long et intense crescendo parfaitement maîtrisé par Holubowski.