De possibles exactions de soldats irakiens contre des djihadistes
WASHINGTON | (AFP) L’irak enquête sur de possibles exactions commises par ses forces de sécurité à l’encontre de djihadistes du groupe État islamique faits prisonniers à Mossoul, ont affirmé hier deux responsables militaires irakiens présents au Pentagone.
Sur une vidéo récemment mise en ligne, on voit deux hommes portant l’uniforme militaire irakien en train de battre un détenu barbu puis de le traîner jusqu’au rebord d’une falaise, d’où il est jeté. Ils lui tirent alors dessus, ainsi que sur un autre corps gisant en contrebas.
« Il y a peut-être eu une mauvaise conduite [...]de la part de certains militaires, oui. Mais l’enquête est en cours », a assuré Saad Maan, le porte-parole du ministère irakien de l’intérieur, affirmant que plusieurs personnes ont déjà été suspendues.
Quiconque commettrait des exactions aura des comptes à rendre, a pour sa part averti Yahya Rasool, porte-parole du commandement des opérations conjointes irakiennes, tout en mettant en garde contre la possibilité d’une vidéo truquée pour détourner l’attention des récentes victoires militaires irakiennes sur L’ÉI à Mossoul.
VIDÉOS MONTÉES ?
« N’oubliez pas qu’il y a ceux qui voudraient minimiser la joie et le réconfort que nous apporte cette victoire », a-t-il ajouté, lors d’une réunion inhabituelle au ministère américain de la Défense.
« Peut-être que ces vidéos ont été montées et, franchement, nous allons examiner cette affaire avec beaucoup de précautions », a insisté le brigadier général, dont les propos étaient traduits en anglais.
Fin mai, après la publication d’un reportage par l’hebdomadaire allemand Der Spiegel, Bagdad avait déjà annoncé l’ouverture d’une enquête sur des faits de torture, d’exécutions sommaires et de viols par des forces spéciales lors de la bataille pour reprendre Mossoul.
Plus tôt hier, L’ONG Human Rights Watch avait appelé le premier ministre irakien, Haider alAbadi, à lancer une enquête sur les faits présumés.
VICTOIRE
Le gouvernement irakien a proclamé sa victoire sur les djihadistes cette semaine dans la ville, qui fut un temps un bastion de L’ÉI, après quelque neuf mois d’une bataille acharnée.
L’ÉI s’était emparé de Mossoul en juin 2014, profitant notamment de l’impopularité auprès de la communauté sunnite, largement majoritaire dans la deuxième ville d’irak, des institutions de l’état, notamment l’armée, dominées par les chiites.