Du gros calibre
Les Trois Accords ont livré un concert constitué de tous leurs plus grand succès
Depuis le premier album, il y a 14 ans, Les Trois Accords n'ont fait que cumuler les succès radio. Quatre ans après leur carte blanche sur les Plaines, ils sont débarqués avec un solide spectacle, hier, constitué d'une pelletée de « hits » délivrés à une vitesse folle, de quoi électriser un parc de la Francophonie qui a dû fermer.
Des valeurs sûres ont ouvert ce qui s'annonçait comme une soirée de calibre : Dans mon corps, Les amoureux qui s'aiment et Caméra vidéo. Avec ces spectateurs battant le rythme les bras dans les airs au son des riffs bien pesants, il n'y avait pas de doute, on était dans un gros show rock.
Le décor était minimaliste, en fait absent, mais ce sont les éclairages hyperactifs – bien sûr multicolores – qui faisaient le travail, derrière les quatre joyeux lurons qui l'étaient tout autant.
Même la plus sérieuse de leur chanson, Le bureau du médecin, a été électrisante. En voulez-vous encore des « hits » ? Bamboula, Tout nu, J'aime ta grand-mère, Elle s'appelait Serge, Hawaïenne, Loin d’ici. Quand toutes tes chansons pourraient être un rappel...
ABSURDE
Bien sûr, il faut ajouter à cette recette parfaite un moment magique. Ce fut chose faite avec Les dauphins et les licornes, entamée en solo par Simon Proulx, éclairé, à sa demande, par les milliers de cellulaires balancés au-dessus de la foule.
Le chanteur y est allé de présentations absurdes, comme d'habitude. Pour lui, il était « touchant » de jouer dans un parc, a-t-il dit, avant Je me touche dans le parc, enchaînant avec une chanson « qui parle de géographie », St-bruno.
La foule déjà conquise a entonné joyeusement tous les irrésistibles refrains. Après une heure et demie bien tapée et deux rappels, Les Trois Accords choisissaient de terminer avec une autre série de « hits », soit Grand champion, Vraiment beau, Saskatchewan et Ton avion.
La formule est simple : du rythme, des hits à profusion, des musiciens qui donnent tout. Ce n’est pas plus compliqué que ça.
COMME DANS LE TEMPS
Le public ne s'est pas fait prier pour replonger dans le new wave des années 1980 avec la formation Men Without Hats, restée ancrée à cette époque.
La volonté de commencer en force était là, mais il n'y avait aucun son lorsqu'ivan Doroschuk s'est mis à chanter The Safety Dance. Après un long malaise, quelqu'un a allumé le bon bouton, mais la chanson était presque terminée.
Ils ont heureusement refait leur plus grand succès plus tard, devant une foule répétant les mouvements de danse, après un mélange de récentes pièces et de plus anciennes, qu'on ne saurait distinguer.
Côté sonorité, rien n'a changé : les synthétiseurs fonctionnent à plein régime. Doroschuk a passé tout le spectacle les lunettes fumées sur le nez, le micro toujours trop haut, faisant scintiller ses paillettes argentées au gré de ses mouvements de danse aléatoires.
On n'est pas certain si la formule a bien vieilli, mais la prestation de Men Without Hats a tout de même été un divertissement efficace.