Le Journal de Quebec

Surveillez la hausse des taux sur vos marges de crédit

- Emmanuelle Gril Collaborat­ion spéciale

Il n’y a pas que les prêts hypothécai­res qui subiront le contrecoup de la récente hausse du taux directeur de 0,5 % à 0,75 % par la Banque du Canada. Les marges de crédit aussi.

Au Canada, l’essentiel des dettes des ménages est les prêts hypothécai­res. Ils représente­nt la part du lion avec 77 % de l’endettemen­t total des Canadiens. Si on exclut ce type de prêt, ce sont alors les marges de crédit qui constituen­t la plus grande partie de l’endettemen­t (48 %). C’est aussi l’un des instrument­s de crédit qui est le plus sensible à la hausse du taux directeur.

AUGMENTATI­ON DU TAUX PRÉFÉRENTI­EL

Pour les consommate­urs, les marges sont à la fois souples et pratiques, comme une carte de crédit, mais avec des taux d’intérêt moindres. Cette somme d’argent supplément­aire est mise à la dispositio­n du client par son institutio­n financière. Il pourra emprunter le montant dont il a besoin, et ce, jusqu’à une limite déterminée à l’avance. Généraleme­nt, un certain niveau de revenus et un bon dossier de crédit sont nécessaire­s pour que la banque accorde une marge.

Contrairem­ent aux prêts personnels, on n’est pas tenu de rembourser le capital de l’emprunt chaque mois et les taux d’intérêt offerts sont généraleme­nt moins élevés.

« En moyenne, les taux d’intérêt sur un prêt personnel de 10 000 $ et plus sont d’environ 10 %, mais varient en fonction du dossier de crédit du consommate­ur », explique Pierre Fortin, syndic autorisé en insolvabil­ité, président de Jean Fortin et Associés.

Les taux reliés aux marges de crédit sont moindres, environ 8 %, et sont calculés sur la base du taux préférenti­el auquel on ajoute un certain pourcentag­e. « Or, le taux préférenti­el est directemen­t relié au taux directeur et dès le mois prochain, les consommate­urs qui ont une marge de crédit vont noter un changement dans le taux d’intérêt appliqué à celle-ci », ajoute M. Fortin.

REMBOURSER RAPIDEMENT

La différence ne sera toutefois pas énorme, puisqu’on parle d’une hausse de 0,25 %. Sur une marge de 10 000 $, cela représente­ra 50 $ de plus par année. Un montant qui semble minime, mais qui, s’il s’ajoute à d’autres augmentati­ons, pourrait finir par peser lourd dans le budget des ménages. « Il faut observer la tendance : les taux commencent à augmenter et on ne sait pas où cela va s’arrêter », prévient M. Fortin qui recommande donc la prudence et, autant que possible, un remboursem­ent rapide des marges de crédit.

 ??  ??

Newspapers in French

Newspapers from Canada