Surveillez la hausse des taux sur vos marges de crédit
Il n’y a pas que les prêts hypothécaires qui subiront le contrecoup de la récente hausse du taux directeur de 0,5 % à 0,75 % par la Banque du Canada. Les marges de crédit aussi.
Au Canada, l’essentiel des dettes des ménages est les prêts hypothécaires. Ils représentent la part du lion avec 77 % de l’endettement total des Canadiens. Si on exclut ce type de prêt, ce sont alors les marges de crédit qui constituent la plus grande partie de l’endettement (48 %). C’est aussi l’un des instruments de crédit qui est le plus sensible à la hausse du taux directeur.
AUGMENTATION DU TAUX PRÉFÉRENTIEL
Pour les consommateurs, les marges sont à la fois souples et pratiques, comme une carte de crédit, mais avec des taux d’intérêt moindres. Cette somme d’argent supplémentaire est mise à la disposition du client par son institution financière. Il pourra emprunter le montant dont il a besoin, et ce, jusqu’à une limite déterminée à l’avance. Généralement, un certain niveau de revenus et un bon dossier de crédit sont nécessaires pour que la banque accorde une marge.
Contrairement aux prêts personnels, on n’est pas tenu de rembourser le capital de l’emprunt chaque mois et les taux d’intérêt offerts sont généralement moins élevés.
« En moyenne, les taux d’intérêt sur un prêt personnel de 10 000 $ et plus sont d’environ 10 %, mais varient en fonction du dossier de crédit du consommateur », explique Pierre Fortin, syndic autorisé en insolvabilité, président de Jean Fortin et Associés.
Les taux reliés aux marges de crédit sont moindres, environ 8 %, et sont calculés sur la base du taux préférentiel auquel on ajoute un certain pourcentage. « Or, le taux préférentiel est directement relié au taux directeur et dès le mois prochain, les consommateurs qui ont une marge de crédit vont noter un changement dans le taux d’intérêt appliqué à celle-ci », ajoute M. Fortin.
REMBOURSER RAPIDEMENT
La différence ne sera toutefois pas énorme, puisqu’on parle d’une hausse de 0,25 %. Sur une marge de 10 000 $, cela représentera 50 $ de plus par année. Un montant qui semble minime, mais qui, s’il s’ajoute à d’autres augmentations, pourrait finir par peser lourd dans le budget des ménages. « Il faut observer la tendance : les taux commencent à augmenter et on ne sait pas où cela va s’arrêter », prévient M. Fortin qui recommande donc la prudence et, autant que possible, un remboursement rapide des marges de crédit.