Parrain des Correspondances d’eastman
Le festival littéraire Les Correspondances d’eastman, présenté du 10 au 13 août, est parrainé cette année par l’immortel Dany Laferrière. Pour l’écrivain, ce festival fut un réel « coup de foudre », un événement qui célèbre « un art qu’on croyait perdu ».
Le festival, placé cette année sous le thème des Archipels francophones, accueillera des auteurs de partout dans le monde. Les visiteurs pourront rencontrer Abla Farhoud, Akis Verboczy et Ouanessa Younsi, mais aussi Catherine Girard-audet, Camille Bouchard et Marsi.
Une cinquantaine d’activités sont à l’horaire, y compris les ateliers d’écriture, la classe de maître avec Dany Laferrière, les cafés littéraires et les spectacles Jack Kerouac : La vie est d’hommage de Robert Lalonde et 4488 de l’amour des Soeurs Boulay. Michel Rabagliati animera un brunch littéraire.
Dany Laferrière, en entrevue par courriel, rappelle à quel point il est conquis par ce festival et cette région du Québec. La route de Montréal vers Eastman, déjà, lui plaît beaucoup, lui offrant vite un air de campagne.
« J’aime longer le lac d’argent, les petites maisons pimpantes bordant les rues. Le petit théâtre. La foule près de l’église pour une inauguration champêtre. Tout est gai. Ce sourire qui fleurit sur les visages. Les repas près de l’eau. Les éclats de rire qui parsèment les conversations toujours à propos d’une rencontre d’écrivains à laquelle on vient d’assister ou de participer », écrit-il.
Il apprécie la générosité du public, et les « nourritures terrestres et les nourritures intellectuelles qui s’échangent à qui mieux mieux ». Pour lui, c’est « une parenthèse de bonheur au coeur de l’été ».
«PARTICIPATION COLLECTIVE »
L’écrivain considère que l’échange de lettres donne un cachet particulier aux Correspondances d’eastman. « Les gens s’intéressent vraiment. Cela rend l’événement plus vivant car c’est une participation collective. On les voit passant d’un jardin à un autre comme dans un tableau impressionniste », commente-t-il. « On lit des lettres, on en envoie. Un art qu’on croyait perdu, surtout dans un moment où les gens s’envoient des messages plutôt que de s’écrire. Plutôt même que de se parler. »
À Eastman pendant le festival, il constate avec bonheur que les gens se parlent, s’écrivent, mangent ensemble, se promènent. « On peut se reposer dans la nature. Ah, la joie verte ! »
Dany Laferrière rappelle qu’il s’est toujours vu en train de lire ou d’écrire. « C’est ma façon la plus juste d’appréhender le monde. Le reste du temps, je me laisse envahir par le quotidien. Les milliers de détails qui constituent ce quotidien me dévorent tout cru. [...] Lire, comme écrire, ajoute à notre temps de vivre. Et me permet de m’insérer dans d’autres vies que la mienne. »