Qui a voulu tuer les deux jeunes de Brossard ?
Deux thèses sont soulevées par des experts sur ce double meurtre sur la Rive-sud de Montréal
Le mystère entourant le double meurtre de Brossard demeure entier. Les experts croient que le crime a toutes les apparences d’un règlement de compte, mais ils ne s’entendent pas sur qui pourrait en être à l’origine.
« L’assassinat contient les ingrédients typiques d’un règlement de compte du milieu interlope», croit Pierre de Champlain, ex-analyste du renseignement criminel à la GRC. Selon le spécialiste, Kevin Paul, 23 ans, et Mohamed Odeh, 21 ans, pourraient avoir été tués pour une dette.
PASSER UN MESSAGE
Lundi soir, un passant a découvert les corps ensanglantés des deux amis au sol près d’une voiture Lexus appartenant à un membre de leur famille. Les cadavres se trouvaient dans l’entrée du Centre de plein air de Brossard, situé sur le chemin des Prairies. Selon nos sources, on leur aurait demandé de s’agenouiller avant de leur tirer une balle dans la tête.
Selon M. de Champlain, le crime organisé pourrait avoir voulu passer un message en les exécutant ainsi. « C’est certain que maintenant, tous les gens appartenant au milieu interlope de la Rive-sud savent déjà pourquoi ces deux jeunes-là ont été tués. »
L’analyste en enquêtes policières Daniel Cléroux est d’avis contraire. Il estime plutôt que le crime n’a pas du tout la signature du monde interlope parce qu’il ressemble trop à un scénario hollywoodien. « Ç’a l’air de quelque chose de complètement différent de ce à quoi on est habitués, explique-t-il. Généralement, le crime organisé fait un coup d’éclat ou cache les corps. »
L’enquête demeure entre les mains de la police de Longueuil pour l’instant, ce qui en dit long, selon M. Cléroux. « Si c’était quelque chose qui était déjà relié au crime organisé, on aurait déjà transféré le dossier à la Sûreté du Québec », dit-il.
CONNUS DES POLICIERS
Kevin Paul et Mohamed Odeh n’avaient pas d’antécédents judiciaires. Ils n’étaient toutefois pas inconnus des services policiers puisqu’ils auraient déjà fréquenté des individus liés à du trafic de stupéfiants, selon nos informations.
Les policiers ont fouillé le boisé qui entoure la scène de crime, encore, toute la journée, hier, à la recherche d’indices.
Des spécialistes en biologie et l’identité judiciaire ont aussi été déployés sur place