Le Journal de Quebec

Pratiqueme­nt dans la poche

Chris Froome n’a plus qu’à parader jusqu’aux Champs-élysées pour confirmer son 4e sacre

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MARSEILLE | (AFP) Chris Froome n’est plus qu’à 103 kilomètres de sa 4e victoire dans le Tour de France après le contre-la-montre de la 20e et avant-dernière étape à Marseille qui a failli tourner au désastre pour Romain Bardet.

À une seconde près, le Français a sauvé sa place sur le podium. Dans un mauvais jour, Bardet a payé la fatigue du Tour malgré le soutien d’un public acquis à sa cause dans les rues de Marseille et au stade Vélodrome.

Dans ce Tour, qu’il a estimé être « le plus serré » depuis sa première victoire en 2013, Froome a vite tué le suspens hier. Troisième à 6 secondes du vainqueur, le Polonais Maciej Bodnar, le Britanniqu­e a dominé ses rivaux directs sur les 22,5 kilomètres.

« Tout se jouait aujourd’hui, il y avait moins de 30 secondes entre les trois favoris, a-t-il poursuivi. Je n’ai jamais été sûr de la victoire jusqu’à Marseille. Heureuseme­nt, mes jambes tournaient bien pour ce chrono, je n’étais pas dans un mauvais jour. La bataille pour le classement général est terminée. »

Le Colombien Rigoberto Uran a récupéré la deuxième place du classement général, à 54 secondes du maillot jaune. Il a frôlé la chute dans l’un des derniers virages. Il a déchaussé et a dû s’appuyer sur les barrières. Mais il est parvenu à se classer 8e de l’étape, à 31 secondes du vainqueur.

Le Colombien a salué le « résultat le plus important » de sa carrière. « La clef pour moi dans le Tour par rapport à Froome a été les (51) secondes que j’ai perdu dans le prologue de Düsseldorf », car « dans la montagne, il n’y a pas eu de grandes différence­s », a-t-il tout juste regretté.

BARDET ÉPUISÉ

Bardet, pour sa part, a de fortes chances de monter pour la deuxième année consécutiv­ement sur le podium (2e en 2016). Mais la fin aura un goût amer.

À l’entrée du stade Vélodrome, Bardet a été presque rejoint par Froome, parti deux minutes après lui. Épuisé, livide à l’arrivée, il s’est consolé en sauvant la troisième place devant l’espagnol Mikel Landa, un coéquipier du maillot jaune.

Le Français a expliqué être affaibli par un refroidiss­ement depuis la journée de l’izoard (jeudi). « Je n’étais pas dans mon assiette. J’ai payé la note cash », a reconnu celui qui a pris le 52e rang de l’étape.

Dans le stade Vélodrome, moins rempli qu’espéré, son visage blanc et las a contrasté avec la mine très souriante de Froome, quasiment assuré d’un quatrième succès.

« Chaque Tour de France est difficile. On souffre chaque fois. C’est sans conteste le plus serré », a estimé l’anglais, vainqueur à quatre reprises en cinq éditions.

LE MAUVAIS JOUR DE PEYRAGUDES

Froome (32 ans) a reconnu avoir connu une mauvaise passe dans ce Tour : « J’ai souffert dans les Pyrénées quand j’ai perdu une vingtaine de secondes à Peyragudes, je suis content que cela n’ait pas été pire que ça. Normalemen­t, on perd des minutes quand on connaît une mauvaise journée en montagne.

« Je dois reconnaîtr­e que je me suis mal ravitaillé sur cette étape. Je me suis mis dans le rouge, je n’avais pas assez d’essence dans le réservoir », a-t-il donné pour explicatio­n à son recul de Peyragudes (12e étape).

Les deux premières places du « chrono » de Marseille sont revenues sous une chaleur estivale à des Polonais. Bodnar a devancé de peu, une seconde seulement, Michal Kwiatkowsk­i, le coéquipier de Froome.

Bodnar, qui avait été repris dans la ligne droite finale de Pau (11e étape) après une longue échappée, s’est imposé pour la première fois dans le Tour. En l’absence de son chef de file, le champion du monde Peter Sagan, auprès de qui il court depuis six ans.

Après le transfert aérien ce matin, il restera 103 kilomètres entre Montgeron et la ligne d’arrivée installée sur les Champs-élysées.

LE CLUB DES 5

La dernière étape de plaine est généraleme­nt considérée comme un défilé jusqu’à Paris avant le circuit final sur les Champs-élysées.

En cas de victoire finale, Froome se rapprocher­ait du record des cinq victoires détenu par quatre coureurs (Anquetil, Merckx, Hinault, Indurain).

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Chris Froome en plein effort devant la basilique Notre-dame-de-laGarde à Marseille. PHOTO AFP

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