Le Journal de Quebec

Branden Grace réécrit l’histoire

Le Sud-africain signe une carte de 62

- FRANÇOIS-DAVID ROULEAU Le Journal de Montréal

SOUTHPORT, Angleterre | Branden Grace a écrit une nouvelle page du riche livre d’histoire des tournois du Grand Chelem, hier après-midi, sur les allées du Royal Birkdale. Il a enregistré le plus bas pointage, une carte de 62.

Le Sud-africain était tellement dans sa bulle durant sa troisième ronde à l’omnium britanniqu­e qu’il n’a su qu’il avait établi un record que lorsque son cadet l’a pris dans ses bras pour le lui annoncer sur le vert du 18e trou, après son dernier roulé.

« Je vous assure que je l’ignorais, je n’en avais aucune idée. Je savais que je jouais très bien quand j’étais à -5 après l’aller, a-t-il raconté, bombardé de questions sur son exploit. Je me disais que je devais réussir quelques oiselets sur le retour pour faire un bon score. »

Malgré des milliers de rondes, jamais un golfeur n’avait mieux fait qu’un 63 en situation de Grand Chelem. Vingt-neuf golfeurs ont signé des 63 à 31 occasions dans l’histoire. Le plus notoire, Johnny Miller, à Oakmont, lors de la ronde finale de l’omnium américain en 1973. Du moins, selon lui.

« C’était une journée spéciale. J’ai réussi cet exploit à un endroit extraordin­aire, à l’un des événements que j’adore même si je n’y ai pas toujours de bons résultats. Quel endroit magique pour écrire mon nom dans les livres d’histoire ! » a-til réagi.

« C’est agréable de démarrer avec un oiselet au premier trou grâce à un bon roulé. Ça donne du rythme et de la confiance. Après, j’ai joué du golf parfait sur les tertres et les verts. Mon fer droit était en feu. J’ai calé quelques longues bombes. Je voulais revenir dans le tournoi et me donner une chance pour la ronde finale », a dit Grace.

Effectivem­ent, il a grimpé au cinquième rang en atteignant 16 des 18 verts en coups réglementa­ires, drainant 28 roulés. Selon lui, Birkdale était une forteresse prenable par une belle journée après les conditions brutales de la veille.

« Le parcours est dans une condition splendide. Les plus beaux links que j’ai vus depuis que je suis pro. Avec la pluie, les verts sont plus tendres, donc c’est plus facile d’attaquer », a expliqué le golfeur de 29 ans.

LE PIED DANS LA BOUCHE

L’analyste au réseau américain NBC Johnny Miller, auteur de cette fameuse ronde de 63 (-8) en 1973, s’est encore mis le pied dans la bouche. Il a lancé des fleurs à Grace pour le record, mais le pot est venu dans son analyse alors qu’il a été incapable de reconnaîtr­e un meilleur fait d’armes que le sien.

« C’est génial, regardez ce score, a-t-il réagi devant ses téléspecta­teurs lorsqu’il a vu le 62 affiché au tableau. Il a très, très bien joué sans l’ombre d’un doute. Huit oiselets, aucun boguey, 10 allées sur 14 et 16 verts sur 18. Mais 28 roulés, c’est un peu trop pour jouer 62. Il a réussi avec des frappes de qualité. Il a dû frayer son chemin. Il a fait de bons roulés sur le retour. Il a bien frappé sur les tertres et ça semblait facile. »

Voilà pour les fleurs. Maintenant, le pot : « Le parcours était aménagé de façon très, très facile aujourd’hui (hier). Mais c’était toute une ronde. »

À 7027 verges, le Royal Birkdale reste tout de même un étroit, redoutable et hasardeux parcours parsemé de 123 fosses qui figurent parmi les plus difficiles de la planète.

On se souvient que les propos de Miller sur Justin Thomas, auteur d’une ronde de 63 à l’omnium des États-unis, à Erin Hills, en juin, avaient fait couler beaucoup d’encre. Thomas avait battu le record absolu par rapport à la normale (-9) en tournoi du Grand Chelem. Il avait bien entendu diminué la performanc­e du jeune golfeur.

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PHOTO AFP Branden Grace était tellement concentré qu’il n’a su qu’à la fin de sa ronde qu’il venait d’établir un record, lorsque son cadet le lui a annoncé.

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