Le Journal de Quebec

Une garde partagée non reconnue

Un père de Québec se bat depuis deux ans pour recevoir les allocation­s canadienne­s

- KATHRYNE LAMONTAGNE

Face à un cul-de-sac législatif, un papa de Québec se bat depuis deux ans et demi pour faire reconnaîtr­e la garde partagée de son garçon et recevoir les allocation­s canadienne­s en ce sens.

Martin (nom fictif) s’est séparé de la mère du petit Thomas (nom fictif) il y a de cela plusieurs années. En 2012, la Direction de la protection de la jeunesse est intervenue et un juge a décidé que le petit résiderait une semaine chez son père, une semaine chez sa grand-mère maternelle. Les parties retiraient alors sans difficulté des allocation­s familiales, autant canadienne­s que provincial­es.

Les choses ont toutefois été bousculées en 2015 alors que la grand-mère maternelle a été déclarée famille d’accueil de proximité. Depuis ce changement, le centre jeunesse reçoit 100 % de l’allocation spéciale pour enfants (ASE) du fédéral. Cette somme est redistribu­ée à la famille d’accueil, même si elle n’a la garde du petit qu’à mi-temps.

PLUS DE DÉPENSES POUR PAPA

Martin, lui, se retrouve plutôt avec davantage de dépenses. Il doit désormais verser au centre jeunesse une contributi­on parentale mensuelle pour les jours où son ancienne belle-mère accueille son fils. Qui plus est, il n’a plus accès à l’allocation canadienne pour enfants (ACE), la somme jadis versée par le fédéral qui peut aller jusqu’à 530 $ par mois.

La raison ? Ottawa ne peut octroyer à un parent L’ACE si une famille d’accueil reçoit déjà L’ASE, même s’il y a garde partagée entre les deux.

SE RENVOYER LA BALLE

Concédant tous deux que la situation est « très rare », l’agence du revenu du Canada et le CIUSSS de la Capitale-nationale se renvoient la balle.

Lorsque Martin contacte Ottawa pour décrier situation, on le réfère au centre jeunesse. Mais au centre jeunesse, on dit appliquer la loi… fédérale.

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