Le Journal de Quebec

Elle signe une attestatio­n à l’insu de son patient

- CAMILLE GARNIER

Une docteure exerçant à Dollard-des Ormeaux vient d’écoper de six semaines de suspension pour avoir attesté qu’un de ses patients était en état de vendre sa maison alors qu’elle ne l’avait ni évalué ni même informé de la demande d’attestatio­n.

Le conseil de discipline du Collège des médecins du Québec a estimé dans sa décision que la Dre Adriana Ionescu avait commis un acte grave qui portait ombrage à l’ensemble de la profession en livrant une attestatio­n de complaisan­ce.

Mme Ionescu avait rencontré le patient concerné il y a six ans, dans une des deux résidences pour personnes âgées où elle assure les services médicaux.

Lorsque son fils est mort, en juillet 2012, l’homme de 82 ans a décidé de partir pour l’europe afin de rendre visite à des membres de sa famille. Pendant son absence, le mois suivant, sa bru a demandé à la Dre Ionescu une attestatio­n certifiant que l’homme était en état de vendre sa maison.

La bru a expliqué à la Dre Ionescu qu’il ne s’agissait que d’une formalité exigée par un notaire. Adriana Ionescu s’est laissé convaincre et a accepté de signer le papier sans avoir pu évaluer le patient et sans l’avoir informé de cette démarche.

POURSUITE CIVILE

Le syndic adjoint du Collège des médecins du Québec, le Dr Michel Bichai, a déposé plainte contre Adriana Ionescu au conseil de discipline. Il a été mis au courant des agissement­s de Mme Ionescu en apprenant qu’elle était impliquée dans une poursuite civile liée à cette affaire.

Dès le début de son audition, le 25 avril dernier, la Dre Ionescu a reconnu les faits. Elle a expliqué avoir voulu rendre service à la bru de son patient, en laquelle elle avait pleine confiance, et ne pas s’être rendu compte de la gravité de son geste.

La Dre Ionescu a aussi confié être bouleversé­e par les conséquenc­es de cette affaire. Elle a assuré au Collège des médecins du Québec qu’elle ne referait jamais une pareille erreur.

Le conseil de discipline assure avoir tenu compte de ce mea-culpa dans la sanction imposée. Il a indiqué dans sa décision que la Dre Ionescu était une personne estimée qui n’avait aucun antécédent disciplina­ire.

Les membres du conseil ont noté qu’adriana Ionescu avait déjà posé des gestes significat­ifs pour améliorer sa pratique et qu’elle avait collaboré tout au long de l’enquête.

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