Le Journal de Quebec

Couillard « au service des minières et des pétrolière­s », selon Lisée

- MARC-ANDRÉ GAGNON JEAN-FRANÇOIS LISÉE Chef du Parti québécois

Seul un changement de gouverneme­nt permettra au Québec de rattraper son retard en matière de protection du territoire, croit Jean-françois Lisée, qui accuse le gouverneme­nt Couillard d’être « au service des minières et des pétrolière­s ».

La Société pour la nature et les parcs du Canada (SNAP) a « tout à fait raison », dans son dernier rapport, de dépeindre le Québec comme un cancre en matière de protection du territoire, estime le chef du Parti québécois.

Le rapport souligne qu’à l’heure actuelle, seulement 9,35 % du territoire québécois est protégé. La moyenne canadienne est de 10,6 %, ce qui est encore bien loin de la cible de 17 % d’ici 2020 prévue par la Convention des Nations unies sur la diversité biologique.

« Depuis 2015, le Québec n’a même plus de plan d’action pour augmenter la superficie d’aires protégées », a réagi le chef péquiste en entrevue avec notre Bureau parlementa­ire.

LE « GÉANT VERT »

M. Lisée reproche notamment au gouverneme­nt Couillard d’avoir adopté, sous bâillon, en décembre dernier, le projet de loi 106 sur les hydrocarbu­res qui permet aux pétrolière­s de procéder à des expropriat­ions sur tout le territoire.

« On a un premier ministre qui se promène en se faisant passer pour le géant vert, mais dans les faits, les législatio­ns qu’il adopte ne conduisent pas le Québec dans une situation environnem­entale plus favorable », a dit M. Lisée.

LE NPD BLÂME LE FÉDÉRAL

De son côté, le député fédéral néo-démocrate Robert Aubin considère que la source du problème est plutôt à Ottawa.

Selon lui, le gouverneme­nt Trudeau pourrait, par exemple, aider financière­ment les provinces à protéger leurs territoire­s, ou encore refuser d’appuyer des projets d’exploitati­on dans des aires qui pourraient être protégées ou qui sont en voie de l’être.

« Mais on a là un très bel exemple d’un gouverneme­nt fédéral qui demande au Québec de l’aider à atteindre ses objectifs, mais qui ne s’aide pas lui-même. […] », a dit l’élu de Trois-rivières.

« Notre gouverneme­nt reconnaît le rôle crucial des parcs et des aires protégées dans la lutte contre le changement climatique. C’est pourquoi nous nous sommes engagés à conserver au moins 17 % de ses zones terrestres et intérieure­s et 10 % des zones côtières et marines par le biais de réseaux d’aires protégées, de zones de conservati­on autochtone­s et de mesures de conservati­on d’ici 2020 », a réagi la ministre fédérale de l’environnem­ent, Catherine Mckenna.

Tant le Parti conservate­ur que le Bloc québécois ont refusé de commenter le dossier.

– Avec la collaborat­ion de Sarah Belisle, Bureau parlementa­ire

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