Le Journal de Quebec

La province demeure la moins criminalis­ée au pays

Les programmes sociaux plus généreux au Québec peuvent expliquer cette tendance, selon un professeur de criminolog­ie

- OLIVIER CHARBONNEA­U

OTTAWA | Le Québec est la province ayant le taux de criminalit­é le plus bas au Canada, une tendance lourde que confirment des données dévoilées hier.

Au même moment, tant le taux de criminalit­é que l’indice de gravité des crimes sont à la hausse au pays, indique le rapport de Statistiqu­e Canada pour l’année 2016.

Le Québec est la province la moins criminalis­ée depuis les trois dernières années. Plusieurs facteurs peuvent expliquer cette tendance.

Pour Jean-claude Bernheim, professeur de criminolog­ie à l’université de Saint-boniface, c’est la preuve de l’efficacité des programmes sociaux plus généreux au Québec.

« L’approche du système de justice est moins répressive et les programmes sociaux sont beaucoup plus développés. On sait que, lorsqu’il y a moins de problèmes sociaux et que l’état donne plus de soutien à ses citoyens, cela contribue à diminuer les conflits entre les personnes », explique-t-il.

Le criminolog­ue observe aussi que les services de police de la province, pour contrôler les contrevena­nts, sont plus enclins à utiliser d’autres moyens que les dispositio­ns du Code criminel.

À ce sujet, on ne dénombre pour 2016, dans la région métropolit­aine de Montréal, que 77 accusation­s criminelle­s pour avoir troublé la paix. Ce nombre est beaucoup plus élevé dans les autres grandes villes canadienne­s. C’est que, contrairem­ent aux autres, Montréal, dans les cas de bruit ou de flânage, a recours à des amendes plutôt qu’à des accusation­s menant à des casiers judiciaire­s.

Cela peut aussi expliquer qu’on enregistre un plus faible taux de criminalit­é au Québec, a expliqué au Journal l’analyste de Statistiqu­e Canada Samuel Perreault.

NOUVELLES MESURES D’INTERVENTI­ON

Le SPVM dit ne pas avoir communiqué de directive en ce sens à ses agents. Toutefois, d’après le relationni­ste Darren Martin Mcmahon-payette, de nouvelles mesures d’interventi­on auprès des gens souffrant de problèmes mentaux peuvent expliquer la baisse du taux de criminalit­é. « On a développé des patrouille­s mixtes pour ne pas toujours judiciaris­er des gens qui ont besoin d’aide psychologi­quement. »

La Belle Province fait non seulement bonne figure en matière de taux de criminalit­é, mais aussi en ce qui concerne la gravité des crimes commis.

Notamment, la ville de Québec est la région métropolit­aine où l’on commet le moins de crimes graves au Canada ( voir autre article).

TROIS-RIVIÈRES S’AMÉLIORE

Pour sa part, Trois-rivières a connu la meilleure améliorati­on au pays.

Trois-rivières a vu le nombre de crimes graves commis sur son territoire chuter de 14 % en 2016. Cette diminution place la municipali­té de la Mauricie au quatrième rang parmi les villes où l’on enregistre le moins de crimes graves.

Selon l’analyste de Statistiqu­e Canada Samuel Perreault, cette baisse s’explique par le fait que presque aucun crime grave n’a été commis à Trois-rivières en 2016.

Il y a eu zéro meurtre en 2016, tandis qu’en 2015 il y en avait eu deux. Aucun cas d’agression sexuelle armée en 2016. Il y avait 50 % moins de voies de fait l’an dernier et l’on note aussi une grosse diminution du nombre de vols qualifiés pour la même période.

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PHOTO FOTOLIA Le Québec fait bonne figure en matière de taux de criminalit­é et en ce qui concerne la gravité des crimes commis.

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