Le Journal de Quebec

Sa vie « brisée » après une fausse accusation

Un ex-militaire se dit harcelé par un enquêteur de la police militaire qui avait une relation avec sa conjointe

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Un ex-caporal de Valcartier affirme que sa vie est « brisée » depuis qu’il a été faussement accusé de voies de fait sur sa conjointe par un policier militaire qui... avait des relations intimes avec celle-ci.

Jason Mccullough enrage toujours lorsqu’il repense à ce qu’il vit depuis sept ans. Un interminab­le calvaire qui a débuté lorsque sa conjointe de l’époque l’a faussement accusé de voies de fait et de menaces.

À l’époque, le policier militaire Yves Leboutilli­er est responsabl­e de l’enquête et arrête le caporal Mccullough, qui est incarcéré une première fois. Remis en liberté, l’accusé se fait alors narguer par le policier qui le traite de « cave », à la base de Valcartier.

TRIANGLE AMOUREUX

Quelques mois plus tard, Jason Mccullough et sa conjointe recommence­nt à se fréquenter malgré l’ordonnance contraire de la cour. Mais la relation illégale prend abruptemen­t fin en septembre 2011 lorsqu’un homme répond à l’appel que Mccullough fait chez sa conjointe.

À peine quelques heures plus tard, « huit policiers militaires cognent à sa porte » pour l’arrêter. Le militaire est arrêté une deuxième fois alors qu’il se sait innocent.

Il découvre finalement le pot aux roses quelques mois plus tard, lorsque sa conjointe lui réclame une ultime rencontre. Elle avoue alors avoir eu une idylle avec le policier Leboutilli­er, celui-là même qui avait répondu au téléphone.

ACQUITTÉ

Sous le choc, Jason Mccullough informe son avocat qui fait tomber les accusation­s sur le champ.

Mais un nouvel épisode survient lorsqu’une échauffour­ée éclate entre les deux hommes devant une foule de témoins au gym de la base de Valcartier.

Une fois de plus, Mccullough est arrêté par la police militaire et placé sous verrou une journée sans qu’aucune accusation ne soit déposée. À bout de nerfs, le caporal Mccullough formule une plainte contre Yves Leboutille­r et un policier militaire « qui l’a faussement incarcéré pour accommoder le cpl Leboutilli­er ».

Le grand prévôt des Forces canadienne­s – l’entité qui supervise les polices militaires canadienne­s – juge que les allégation­s sont fondées. L’enquête confirme que le cpl Leboutilli­er a d’abord envoyé des « courriels amoureux » à la conjointe alors qu’elle était considérée comme victime.

Lorsque cette dernière a voulu retirer sa plainte, « le cpl Leboutilli­er lui faisait des crises pour qu’elle maintienne les accusation­s », conclut l’instigatio­n.

Une enquête des Normes profession­nelles, un organisme interne de l’armée, a ensuite été lancée pour juger des agissement­s du policier. Or, le policier Leboutille­r a quitté volontaire­ment l’armée avant même de connaître son sort.

« L’armée ne peut donner plus de détails », a indiqué le porte-parole de la police militaire, Jean-marc Mercier. Jason Mccullough affirme qu’« ils lui ont enlevé sa badge après qu’il [le policier] a avoué ».

Aucune autre mesure n’a été prise contre le policier militaire, mais pour le caporal Mccullough cette étape marquait le début de la fin de sa carrière militaire. « Tout le monde s’en sort bien, c’est moi qui paye », lance celui qui exige maintenant justice.

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PHOTO SAMUEL BLAIS-GAUTHIER, COLLABORAT­ION SPÉCIALE Jason Mccullough est finalement sorti de l’armée au printemps 2017.
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