Le Journal de Quebec

Un homme sera accusé d’avoir poignardé sa femme enceinte

Le suspect traînait un passé de violence conjugale

- FRÉDÉRIQUE GIGUÈRE

L’homme de 37 ans soupçonné d’avoir poignardé sa conjointe enceinte et vraisembla­blement tué leur enfant à naître hier traînait un passé de violence conjugale. Il avait d’ailleurs dû être maîtrisé par au moins quatre policiers lors d’une présumée attaque sur la mère de famille le mois dernier.

Sofiane Ghazi avait d’importants problèmes de consommati­on de drogue. Bien que le couple ait déjà eu deux enfants ensemble et qu’un troisième bébé devait naître dans environ un mois, leur relation était excessivem­ent houleuse depuis bien longtemps. Les policiers se rendaient régulièrem­ent dans l’appartemen­t du boulevard Langelier, dans Montréal-nord, où s’est joué le drame.

MENAÇANT

Quelques heures avant la tragédie, Raja Ghazi, 33 ans, avait d’ailleurs contacté le 911 parce que son conjoint avait été menaçant avec elle la veille. Pour assurer la sécurité de ses enfants, la femme avait accepté de les confier temporaire­ment à leur grand-mère. Malgré les conseils des policiers, Mme Ghazi n’a pas quitté son appartemen­t.

Dans la nuit de lundi vers 2 h 30, des voisins ont entendu le couple se quereller. Quelques instants plus tard, Sofiane Ghazi a quitté l’appartemen­t et s’est sauvé à toute vitesse en empruntant l’escalier de secours. Selon nos informatio­ns, il était possibleme­nt sous l’effet d’une drogue dure à ce moment.

« La dame a ensuite cogné chez moi et a demandé à ce qu’on appelle la police, a raconté Michel Leblanc, le voisin de palier de la victime. Elle était pleine de sang et on voyait les trous dans son pyjama ou son ventre. » Sofiane Ghazi

FOURCHETTE À RÔTI

Une fourchette à rôti se trouvait tout près de l’entrée dans l’appartemen­t de la mère de famille, a ajouté M. Leblanc. Selon lui, il s’agissait de l’arme du crime.

Une fois à l’hôpital, Raja Ghazi a subi une césarienne d’urgence. Elle était hors de danger. Mais, après quelques heures de soins, le bébé a succombé à ses blessures. Selon nos informatio­ns, Sofiane Ghazi aurait concentré ses coups dans le ventre de sa conjointe. Tragiqueme­nt, le foetus aurait subi les plus graves blessures, épargnant ainsi les organes de sa mère. Une heure après avoir présumémen­t attaqué la mère de ses enfants, Sofiane Ghazi se serait rendu dans un dépanneur de la rue Beaubien, dans Rosemont, et aurait bousculé le commis avant de voler un paquet de cigarettes. Puis, il a lui-même décidé de mettre fin à sa cavale, hieren fin d’avant-midi, en se rendant aux policiers. Il devrait comparaîtr­e aujourd’hui.

Le suspect a déjà eu affaire à la justice, notamment pour une agression armée en 2016 et deux dossiers de voies de fait au cours des trois derniers mois. Sa dernière arrestatio­n remonte au mois de juin, où il aurait violenté Raja Ghazi dans son appartemen­t. Selon des voisins, au moins quatre policiers ont dû le sortir de l’immeuble.

Vêtu d’un caleçon, il avait fortement résisté à son arrestatio­n. Il avait été remis en liberté, mais il n’avait plus le droit de s’approcher de Mme Ghazi et de son domicile sans son consenteme­nt.

 ??  ?? L’enfant de la femme résidant dans ce logement du boulevard Langelier n’a pas survécu à la césarienne d’urgence à l’hôpital.
L’enfant de la femme résidant dans ce logement du boulevard Langelier n’a pas survécu à la césarienne d’urgence à l’hôpital.
 ??  ?? SOFIANE GHAZI Suspect
SOFIANE GHAZI Suspect

Newspapers in French

Newspapers from Canada