Le Journal de Quebec

« Vive le Québec libre » rejoué 50 ans plus tard

Le comédien Denis Trudel a enfilé hier le costume du général Charles de Gaulle

- CAMILLE GARNIER

Pour fêter les 50 ans de son discours montréalai­s, le général Charles de Gaulle, incarné par Denis Trudel, a refait hier soir son entrée devant l’hôtel de ville lors d’un hommage organisé par la Société Saint-jean-baptiste qui a rassemblé plus de 200 personnes malgré la pluie.

L’entrée du comédien était précédée d’une série de lectures de textes historique­s en lien avec le fameux discours du général de Gaulle par des personnali­tés telles que l’ancien premier ministre Bernard Landry et l’ancienne présidente du Parti québécois Marie Malavoy.

En dépit d’une météo peu favorable, une foule étonnammen­t nombreuse malgré les conditions météorolog­iques s’était rassemblée devant le chapiteau installé sur la rue Notre-dame, au pied de l’hôtel de ville de Montréal.

Michel Blondin, 70 ans, avait donc bien fait d’arriver en avance pour se placer au premier rang. Pour ce passionné d’histoire, il s’agissait de corriger le passé.

« J’étais dans la foule ce jour-là, devant le général, mais j’ai raté la fin du discours, car je parlais à un ami, a-t-il expliqué en riant. En revanche, je me souviens très bien de la réaction de mon père ce soir-là : il était fou de joie, je ne l’ai jamais vu aussi heureux. »

JEUNESSE

Stéphane Thibodeau, un autre spectateur, était lui venu équipé d’un immense drapeau québécois. Le souvenir de ce discours est d’abord celui de l’affirmatio­n d’un peuple pour ce père de famille.

« Ça a vraiment mis le Québec sur la carte, a-t-il affirmé. C’était la première fois qu’un personnage aussi important sur la scène internatio­nale nous écoutait et nous comprenait, cela voulait dire beaucoup. »

M. Thibodeau regrettait hier soir de ne pas voir plus de jeunes dans la foule, lui qui veut transmettr­e son amour de l’histoire québécoise à sa fille de deux ans.

« Elle n’a que deux ans, donc pour l’instant, c’est un peu jeune, a-t-il tempéré. Mais j’aurais beaucoup de livres à lui prêter si elle le souhaite. »

Si la moyenne d’âge du public tournait autour des 50 ans, certains jeunes avaient tout de même fait le déplacemen­t.

« Tout le monde connaît le “Vive le Québec libre” de De Gaulle, c’est incon- tournable, a tranché Laflèche-raphaël Baillargeo­n, qui étudie l’histoire à L’UQAM. C’est un discours symbolique, un formidable pied de nez aux libéraux de l’époque. »

Le jeune homme de 23 ans est d’ailleurs persuadé que la question de l’indépendan­ce du Québec reste d’actualité et il espère voir ce rêve se réaliser de son vivant.

RÊVE

Un peu plus loin, Jean-robert Bonneau, 24 ans, voulait lui aussi profiter de cette soirée pour faire revivre le rêve de l’indépendan­ce.

« L’idée du général de Gaulle était déjà bonne il y a 50 ans, elle n’en est que meilleure aujourd’hui, s’est-il enthousias­mé. Je trouve ça magnifique de nous voir ici aussi nombreux, debout sous la pluie pour ces mots-là. »

Les membres de la Société Saint-jean-Baptiste souhaitaie­nt initialeme­nt que l’hommage se déroule depuis le balcon de l’hôtel de ville, sur lequel le général prononça son discours historique. Mais le cabinet du maire Denis Coderre a refusé cette requête en expliquant ne pas vouloir que cet anniversai­re soit utilisé « à des fins politiques ».

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PHOTO MARTIN ALARIE Le général Charles de Gaulle a été interprété par le comédien Denis Trudel, hier soir, devant l’hôtel de ville de Montréal.

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