Le Journal de Quebec

Liberté refusée à un présumé kidnappeur

Il aurait aspergé sa victime avec de l’essence en plus de la menacer de mettre un terme à sa vie

- NICOLAS SAILLANT

Arrêté pour avoir kidnappé et aspergé d’essence sa victime, en plus de l’avoir menacée d’y mettre le feu, un jeune récidivist­e devra rester incarcéré malgré son plaidoyer pour bénéficier d’une thérapie pour contrer sa dépendance à l’hydromorph­one.

Affirmant avoir été attaqué chez lui et aspergé de poivre de Cayenne avec sa conjointe enceinte, Raphaël Tremblay n’y serait pas allé de mainmorte pour se venger. Avec deux complices, l’homme de 20 ans aurait d’abord enlevé sa victime à Beauport pour l’embarquer de force dans une voiture et se rendre à Pont-rouge, 40 minutes plus tard.

Utilisant le garage d’une connaissan­ce à son insu, Tremblay, qualifié de « leader » du groupe, aurait aspergé d’essence sa victime avant de lui mettre un sac sur la tête et de la menacer de mettre un terme à sa vie. Plus encore, alors qu’il s’est absenté, Raphaël Tremblay aurait demandé à sa complice de frapper la victime avec une barre à clous au moindre geste.

Or, en s’évanouissa­nt, la victime est tombée au sol. Suivant les instructio­ns du « leader », la complice l’a alors rouée de coups. C’est finalement le propriétai­re du garage, constatant une présence chez lui, qui a appelé les policiers.

AMATEUR D’ESSENCE

Au cours de son enquête sur remise en liberté, la Couronne a fait valoir que Raphaël Tremblay a utilisé de l’essence dans les deux autres crimes qu’il a commis en 2015, alors qu’il était mineur.

En larmes, l’accusé a fait un plaidoyer pour entrer en thérapie. « J’ai beau avoir tous les outils du monde, en état de consommati­on il n’y a rien à faire », a dit celui qui est accro à l’hydromorph­one, un dérivé de la morphine.

Écoutant son plaidoyer, le juge René de la Sablonnièr­e s’est montré compatissa­nt. « Je ne vous lancerai pas la première pierre », a dit le juge en faisant allusion au passé difficile de l’accusé.

Mais le magistrat a tout de même estimé que la protection du public primait. Raphaël Tremblay restera donc détenu.

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