Le Journal de Quebec

Le panier d’épicerie sera de plus en plus cher

Une première hausse de 1,3 % est déjà survenue en juin

- FRANCIS HALIN

Malgré la guerre sans merci opposant les Loblaw-provigo, Sobey’s-iga, Metro, Wal-mart et Costco, les Québécois ont dû payer plus cher leur panier d’épicerie le mois dernier, une première en un an, selon l’étude mensuelle de BMO Marchés des capitaux.

« C’est bon d’avoir une concurrenc­e féroce, mais tu ne peux pas vendre à perte non plus ! », a répondu, du tac au tac, Florent Gravel, PDG de l’associatio­n des détaillant­s en alimentati­on du Québec (ADA) qui représente plus de 8000 détaillant­s, pour justifier cette première hausse en douze mois du prix du panier, soit une hausse de 1,3 % en juin, par rapport à mai.

Une remontée qui en laisserait présager d’autres, selon Sylvain Charlebois, doyen de la faculté de management à l’université Dalhousie.

« L’économie est plus robuste qu’avant, et les bannières savent que les consommate­urs sont plus à l’aise », explique-t-il.

« UNE BONNE CHOSE »

« Dans l’ensemble, ce passage de la déflation à l’inflation est une bonne chose pour les épiciers du pays », a observé Peter Sklar, analyste pour la BMO et auteur de la note, qui précise que Montréal s’en sort mieux que Toronto, où l’inflation y est plus élevée.

Le prix de la viande a bondi à Toronto, alors qu’il n’a que légèrement augmenté, pour l’instant, dans la grande région de Montréal.

Dans l’ensemble du pays, certains fruits et légumes ont vu leur prix plus que doubler par rapport au même mois l’an dernier, selon Statistiqu­e Canada (voir le tableau).

Jacques Nantel, professeur émérite à HEC Montréal, a rappelé qu’il suffisait que le prix de quelques denrées grimpe pour que cela se reflète dans le panier.

« C’est le cas actuelleme­nt des produits importés, essentiell­ement parce que le prix du transport augmente », précise-t-il.

MARGES EN JEU

Pour Florent Gravel, PDG de l’associatio­n des détaillant­s en alimentati­on du Québec (ADA), la hausse du panier est la preuve que les marges de manoeuvre arrivent à un point de non-retour.

« Le citron a été pressé pour les producteur­s et les transforma­teurs. On a atteint le maximum de compressio­n », a-t-il expliqué, rappelant que celles-ci oscillent entre -2 % et 2 %.

« Quand c’est rendu que tu cultives tes propres légumes sur ta toiture, comme au IGA de l’arrondisse­ment Saint-laurent, à Montréal, ça démontre, où on est rendu », a conclu M.gravel, dont l’associatio­n a perdu près de la moitié de ses membres en quinze ans, surtout de petits épiciers et supermarch­és de quartier forcés de fermer, étranglés par la concurrenc­e.

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PHOTO D’ARCHIVES, SIMON CLARK

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