Le Journal de Quebec

Spieth louange son cadet

Le champion de l’omnium britanniqu­e a accordé tout le mérite à Michael Greller, et à son discours motivant pendant le tournoi

- François-david Rouleau l Fdrouleauj­dm

SOUTHPORT, Angleterre | Si Rory Mcilroy s’est fait fouetter par le sermon de son cadet en ronde initiale de l’omnium britanniqu­e, Jordan Spieth peut en dire autant du sien en ronde finale. Michael Greller l’a aidé et soutenu dans sa conquête de la Claret Jug.

Le champion a longuement vanté les mérites de son homme de main dans sa conférence de presse après la victoire. Comme à son habitude, Spieth a parlé à la première personne du pluriel. Ce fameux « nous » a fait écho dans la salle durant une trentaine de minutes. Il ne pourra jamais assez remercier celui qui trimballe son sac depuis ses débuts. Ensemble, ils ont gagné un troisième titre majeur en deux ans.

Greller n’est pas un fanatique des caméras et des questions. Mais après la cérémonie célébrant le champion sur le vert du 18e trou devant le pavillon blanc du Royal Birkdale, il a soulevé la Claret Jug devant quelques flashs. Cameron Mccormick aussi, son entraîneur personnel, ému par le nouvel exploit de son protégé de 23 ans.

UNE PHOTO DÉTERMINAN­TE

« Michael a une grande influence sur chacune de nos victoires. Cameron et lui ont une grande importance dans l’aspect mental de ce jeu, a soutenu Spieth. Je leur en dois énormément. »

Alors qu’il était en perdition sur le neuf d’allée en ronde finale dimanche, perdant son avance de trois coups, Greller lui a donné une bonne tape dans le dos en lui rappelant de doux souvenirs. Il lui a remémoré la photo qu’il avait prise en compagnie de grands athlètes tels que Michael Jordan, Michael Phelps et Russell Wilson le 4 juillet à Los Cabos.

« Tu appartiens à ce groupe. Tu es du calibre de ces athlètes. Mais tu dois y croire maintenant, parce que tu es dans une bonne position dans ce championna­t. C’est un nouveau tournoi, on repart la machine, m’a-t-il dit en s’approchant de moi sur le septième tertre quand j’étais déjà à +3 », a raconté le golfeur, qui avait perdu toute confiance. Les idées noires et les mauvais souvenirs d’augusta en 2015 s’entremêlai­ent alors dans sa tête.

Cette prise de conscience l’a ensuite aidé à retrouver ses moyens. Mais le travail du cadet ne s’est pas arrêté là. Au 13e trou, il a répliqué lorsque son patron était en mauvaise posture en obtenant ce fameux allègement dans le champ de pratique. Il l’a d’abord convaincu de la distance à parcourir sur cette normale 4, soit environ 240 verges. Après l’inscriptio­n du boguey sur la carte, qui aurait pu facilement être un double, voire un triple boguey, il est revenu à la charge. Les deux irréductib­les venaient de perdre la tête par un seul coup, mais ils avaient échappé à la catastroph­e.

CHANGEMENT DE CADENCE

« Il m’a dit, en sortant du vert, que le vent venait de tourner, que la cadence était en notre faveur. Il a dit exactement la bonne chose. Dès ce moment, j’ai senti que je pouvais revenir et gagner le tournoi. Terminer le travail était très important pour moi. »

Ni une ni deux, il a entamé son travail de destructio­n dans la dernière ligne droite. Il enfilé trois oiselets et un aigle au fil des cinq derniers trous pour soulever la précieuse pièce métallique qu’il convoitait depuis longtemps. « Je vais savourer cette réussite, parce qu’on n’en réalise pas toujours la significat­ion avant de frapper un mur et de s’effondrer, a expliqué le champion golfeur de 2017. Cette conquête est au sommet de mes victoires en carrière. Je vais la savourer plus que tout ce que j’ai réalisé dans le passé. »

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PHOTO AFP Jordan Spieth n’avait que des bons mots pour son cadet Michael Greller.
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