Radio-canada se moque de nous
Comment ne pas sauter une coche en constatant les choix que fait la direction des programmes de Radio-canada ? Je pourrais bien attribuer ses choix à l’incompétence, mais je crois plutôt qu’on cherche seulement à attirer les plus gros auditoires possible. Aucune émission n’est donc trop insignifiante pour peu qu’elle rejoigne un large public et qu’elle soit populaire.
Les téléspectateurs qui souhaitent regarder des programmes de plus haut niveau, qui ne prennent pas la télé comme un bruit de fond destiné à meubler leur ennui, n’ont qu’à regarder ailleurs. À regarder ailleurs, mais à payer davantage aussi. Les impôts que nous versons pour la télé publique et les publicités dont elle nous submerge ne suffisent donc pas ? Il faut nous offrir la plupart du temps des émissions qui ne sont que du caquetage insignifiant.
Depuis plusieurs années, le réseau français de Radio-canada se déleste d’une partie de son mandat culturel et d’information sur des chaînes spécialisées, RDI, ARTV et EXPLORA. Ces chaînes n’étant pas diffusées sur les ondes hertziennes, il faut pour les regarder payer un supplément aux distributeurs par câble ou satellite.
Si vous êtes parmi les téléspectateurs qui reçoivent la télé gratuitement par ondes hertziennes ou les centaines de milliers d’autres qui n’ont que le service de base des distributeurs, oubliez
Anne. Vous l’avez payée en partie par vos impôts, mais Anne est réservée aux abonnés D’ARTV.
LA SÉRIE ANNE
À compter du 5 août, par exemple, si vous voulez suivre Anne, l’une des meilleures séries de l’année, il faut être abonné à ARTV. Les sept épisodes qui mettent en vedette Amybeth Mcnulty, une comédienne adolescente canado-irlandaise d’exception, ont été diffusés l’hiver dernier au réseau anglais de la CBC, une chaîne « gratuite ».
Anne est une coproduction de la CBC avec Netflix, mais les abonnés canadiens de Netflix n’y ont pas accès pour l’instant, la CBC s’étant réservé l’exclusivité des droits pour le Canada. Avec un peu plus d’un million de spectateurs, Anne est la série canadienne qui a eu le plus de succès au réseau anglais cette année, mais c’est trop peu. À moins d’un revirement de dernière heure, CBC et Netflix s’en tiendront aux épisodes déjà tournés.
C’est dommage ! La série renouvelle de belle façon Ann of Green Gables, le chef-d’oeuvre de littérature jeunesse de Lucy Maud Montgomery, publié au début du siècle dernier. L’histoire écrite par l’auteure de l’île-du-prince-édouard a été publiée dans des dizaines de pays et adaptée tant et plus pour la scène, la télévision et le cinéma. Suprême ironie, même s’il s’agit d’une série pour toute la famille, ARTV la présentera à 21 h, le samedi soir, à compter du 5 août. Comme s’il s’agissait d’une série osée.
Si vous êtes parmi les centaines de milliers de téléspectateurs qui reçoivent la télé gratuitement par ondes hertziennes ou les centaines de milliers d’autres qui n’ont que le service de base des distributeurs, oubliez Anne. Vous l’avez payée en partie par vos impôts, mais Anne est réservée aux abonnés D’ARTV. Tous les autres fidèles de Radio-canada devront se contenter de L’épicerie et de l’insipide Indice UV en reprise.
C’est quand même inconcevable que Radio-canada traite son auditoire avec une telle désinvolture, pour ne pas dire un tel mépris !
PAUVRE LUC BESSON !
Valérian et la cité des mille planètes, le nouveau film de Luc Besson dont 25 minutes d’effets spéciaux ont été produites au studio Rodéo FX de Montréal, a piqué du nez aux États-unis et au Canada. À l’affiche depuis vendredi, le film n’a rapporté que 21,5 millions $ dans 3553 salles. Il sort en France demain, précédé par ce très mauvais week-end.
TÉLÉPENSÉE DU JOUR
Maintenant qu’on va jusqu’à exhumer les morts pour prouver leur paternité, j’ai décidé d’être incinéré !