PROST ET CODERRE EN ÉS DESACCORD
« ON LE FAIT AU MEXIQUE, POURQUOI PAS À MONTRÉAL » Alain Prost aurait vu d’un bon oeil la Formule E au circuit Gilles-villeneuve
Quand les premières discussions ont été menées entre les dirigeants du Championnat de Formule électrique et la Ville de Montréal, le site du circuit Gilles-villeneuve avait été, en toute logique, sérieusement envisagé.
On connaît toutefois la suite. L’administration municipale a préféré aménager un tracé dans des artères achalandées du centreville avec les conséquences qui découlent de cette décision controversée et décriée par les citoyens et commerçants du secteur.
De sorte que, dommage, le volet sportif du premier eprix de Montréal, puisqu’il est question de deux courses automobiles samedi et dimanche, est relégué aux oubliettes.
Le concept de la FE est unique. Inaugurée en 2014, cette série de monoplaces à 100 pour cent électrique a été créée pour rassembler le public dans les grandes mégapoles du monde. Pour le sensibiliser aussi aux technologies vertes.
« Nous voulons nous déplacer vers les gens et non l’inverse », rappelle sans cesse le président de la FE, Alejandro Agag.
À PROXIMITÉ DU CENTRE-VILLE
Or, la situation de Montréal est particulière, comme d’ailleurs à Mexico City, le seul endroit où FE et F1 partagent les mêmes installations.
Alain Prost, copropriétaire de l’écurie Renault e.dams, aurait vu, lui, d’un bon oeil la tenue de l’événement à l’île-notre-dame, ce qui aurait sans doute pu calmer l’ardeur des mécontents.
« C’est vrai qu’à Montréal, on a cet avantage d’avoir un circuit à proximité, a relaté le quadruple champion du monde de F1 en entrevue à New York il y a deux semaines. On est un peu décalés, certes, mais on est quand même prêts du centre-ville. La FE aurait probablement accepté d’y courir.
« On le fait au Mexique, pourquoi pas à Montréal ? s’est-il interrogé. On a réduit le circuit là-bas pour répondre aux normes imposées en FE. Il faut tenir compte de la longueur du tracé en raison de l’autonomie encore limitée des batteries.
« Montréal, a renchéri le Français, c’est un peu l’exception comme le Mexique. On aurait respecté le concept de la FE de courir près du centre-ville, même si ce n’est pas au centre-ville directement.
« Ce sont probablement les deux seules destinations dans la saison, affirme-t-il, où ce serait possible. Ailleurs, sur des circuits traditionnels de course, ça ne marcherait pas…»
Rappelons qu’à New York, la FE a organisé ses deux courses dans la région portuaire de Brooklyn, un secteur qui n’a pas dérangé outre mesure les automobilistes puisque peu achalandé, tout en offrant en toile de fond les gratte-ciel de la grande ville.
Le même panorama aurait été aussi visible du circuit Gilles-villeneuve, comme on le constate en juin à l’occasion de la visite du grand cirque de la F1.
DES ÉLOGES POUR MONTRÉAL
Indépendamment de ce débat qui n’en finit plus, Prost est on ne peut plus heureux de renouer avec Montréal, peu importe l’endroit où se déroulera la course.
« Cette ville me rappelle de bons souvenirs indéniablement pour y avoir couru en F1 au GP du Canada, fait-il souligner. C’est dommage de n’y avoir gagné d’une seule fois.
Prost avait accédé à la première marche du podium au volant de sa Williams-renault en 1993, année où il allait remporter son quatrième titre avant de se retirer en pleine gloire la même année.
« Tout le monde adore Montréal pour son ambiance formidable. C’est une véritable capitale du sport automobile. C’était logique que le FE s’y installe et j’espère pour longtemps.
« C’est une destination qui n’a jamais régressé. C’est pratiquement devenu un incontournable. Et c’est d’autant plus super de finir la saison chez vous et d’y couronner un champion. » En 1993, il rafle son dernier titre avant de prendre sa retraite. L’année suivante, son grand rival Ayrton Senna lui succède chez Williams avant de perdre la vie tragiquement en mai 1994 sur circuit d’imola. Alain Prost est l’un des quatre seuls pilotes de l’histoire à avoir remporté quatre championnats du monde en F1, avec Sebastian Vettel (4), Juan Manuel Fangio (5) et Michael Schumacher (7).