Le Journal de Quebec

Climat explosif à la prison de Donnacona

- NICOLAS LACHANCE

La tension serait à son maximum au pénitencie­r de Donnacona, alors que des détenus sont confinés en cellule depuis dimanche, à la suite d’une manifestat­ion pour protester contre une mesure disciplina­ire, a appris Le Journal.

À la fin du mois de juin, deux individus qui tentaient d’introduire des stupéfiant­s à l’aide d’un drone à la prison ont été arrêtés. Depuis, la grande cour extérieure est interdite aux détenus. L’administra­tion avait mentionné qu’il s’agissait d’une mesure qui devait être temporaire.

« On a coupé (les sorties) parce qu’on a eu des visites de drones », a expliqué Stéphane Jaillet, le directeur adjoint des services de gestion de l’établissem­ent. « Nous, notre job, c’est d’empêcher la drogue de rentrer et d’assurer la sécurité des gars par le fait même, du staff et de la place. »

Depuis, les détenus doivent s’entasser dans un petit espace à l’extérieur, sans accès au téléphone, à l’espace d’entraîneme­nt et aux autres activités.

PROTESTATI­ON

Or, 45 jours plus tard, cette mesure est toujours en place, et ce, malgré les plaintes des détenus. Alors, dans un élan de solidarité, plusieurs détenus ont refusé d’entrer en cellule dimanche soir lors de l’appel général. Les agents ont dû utiliser les gaz lacrymogèn­es afin de ramener tous les protestata­ires dans les rangs.

La direction a répliqué en isolant les détenus de huit rangées de l’établissem­ent dans leur cellule, et ce, 23 heures sur 24 depuis l’incident. Les détenus peuvent seulement sortir pour prendre une douche et se dégourdir les jambes dans le corridor.

Toutes les activités sont annulées. La situation sera réévaluée aujourd’hui pour l’isolation en cellule. Mais l’interdicti­on pour l’accès à la cour extérieure pourrait durer longtemps. « Probableme­nt que d’ici le mois d’octobre ce sera revenu à la normale. Peutêtre aussi quand on aura l’informatio­n qu’il n’y aura pas de drones qui vont venir virer », a indiqué le directeur adjoint.

De leur côté, les détenus plaident que des drones sont également présents dans les autres pénitencie­rs du Québec et du Canada et que les détenus ont néanmoins accès à la grande cour.

TENSION PALPABLE

Il s’agit d’un quatrième événement perturbate­ur depuis le début du mois de juillet. Ainsi, la tension serait à son paroxysme derrière les murs. « Un mélange explosif », indiquent les témoignage­s recueillis. Le directeur adjoint concède que la tension est vive.

Le Journal rapportait au début du mois de juillet qu’une bagarre avait éclaté, faisant des blessés dans une section restreinte du pénitencie­r. Aussi, quatre surdoses au fentanyl sont survenues durant la même semaine. La provenance de la drogue n’a jamais été décelée, mais de nombreuses fouilles avaient eu lieu et des armes artisanale­s avaient été retrouvées.

Newspapers in French

Newspapers from Canada