Climat explosif à la prison de Donnacona
La tension serait à son maximum au pénitencier de Donnacona, alors que des détenus sont confinés en cellule depuis dimanche, à la suite d’une manifestation pour protester contre une mesure disciplinaire, a appris Le Journal.
À la fin du mois de juin, deux individus qui tentaient d’introduire des stupéfiants à l’aide d’un drone à la prison ont été arrêtés. Depuis, la grande cour extérieure est interdite aux détenus. L’administration avait mentionné qu’il s’agissait d’une mesure qui devait être temporaire.
« On a coupé (les sorties) parce qu’on a eu des visites de drones », a expliqué Stéphane Jaillet, le directeur adjoint des services de gestion de l’établissement. « Nous, notre job, c’est d’empêcher la drogue de rentrer et d’assurer la sécurité des gars par le fait même, du staff et de la place. »
Depuis, les détenus doivent s’entasser dans un petit espace à l’extérieur, sans accès au téléphone, à l’espace d’entraînement et aux autres activités.
PROTESTATION
Or, 45 jours plus tard, cette mesure est toujours en place, et ce, malgré les plaintes des détenus. Alors, dans un élan de solidarité, plusieurs détenus ont refusé d’entrer en cellule dimanche soir lors de l’appel général. Les agents ont dû utiliser les gaz lacrymogènes afin de ramener tous les protestataires dans les rangs.
La direction a répliqué en isolant les détenus de huit rangées de l’établissement dans leur cellule, et ce, 23 heures sur 24 depuis l’incident. Les détenus peuvent seulement sortir pour prendre une douche et se dégourdir les jambes dans le corridor.
Toutes les activités sont annulées. La situation sera réévaluée aujourd’hui pour l’isolation en cellule. Mais l’interdiction pour l’accès à la cour extérieure pourrait durer longtemps. « Probablement que d’ici le mois d’octobre ce sera revenu à la normale. Peutêtre aussi quand on aura l’information qu’il n’y aura pas de drones qui vont venir virer », a indiqué le directeur adjoint.
De leur côté, les détenus plaident que des drones sont également présents dans les autres pénitenciers du Québec et du Canada et que les détenus ont néanmoins accès à la grande cour.
TENSION PALPABLE
Il s’agit d’un quatrième événement perturbateur depuis le début du mois de juillet. Ainsi, la tension serait à son paroxysme derrière les murs. « Un mélange explosif », indiquent les témoignages recueillis. Le directeur adjoint concède que la tension est vive.
Le Journal rapportait au début du mois de juillet qu’une bagarre avait éclaté, faisant des blessés dans une section restreinte du pénitencier. Aussi, quatre surdoses au fentanyl sont survenues durant la même semaine. La provenance de la drogue n’a jamais été décelée, mais de nombreuses fouilles avaient eu lieu et des armes artisanales avaient été retrouvées.