Ottawa coupe les vivres à des personnes âgées vulnérables
Ils vivent dans l’angoisse depuis qu’ottawa leur a coupé leur chèque
Deux Lavallois âgés et cloués à leur marchette vivent dans l’angoisse de s’être récemment fait couper leur revenu de moitié par le gouvernement fédéral, sans préavis.
« Ça fait des jours que je ne dors presque plus », confie Raymond St-onge, 80 ans, rencontré chez lui à son domicile de Laval.
M. St-onge et son ami Gérald Courtemanche, 69 ans, reçoivent chaque mois depuis plusieurs années une prestation du fédéral pour les aider à joindre les deux bouts.
LA MOITIÉ DE LEUR ARGENT
Ils comptent sur ce chèque non imposable — le supplément de revenu garanti — pour payer leur loyer, leurs médicaments et se nourrir. La somme représente pour eux environ la moitié du total de leur revenu.
Mais le 20 juillet dernier, les deux hommes gravement malades ont chacun reçu une inquiétante nouvelle par la poste.
Dans une lettre identique non datée, le gouvernement du Canada leur annonçait sèchement qu’ils n’avaient plus droit à ce chèque, et ce, jusqu’à l’année suivante.
PAS D’EXPLICATION
Pour justifier sa décision, Ottawa évoque l’absence de « renseignements sur le revenu » nécessaires au traitement de leur dossier respectif. Aucune raison spécifique n’a été donnée aux Lavallois, selon les documents consultés par Le Journal.
Depuis l’annonce, M. Courtemanche, qui souffre de sclérose en plaques, dit vivre un stress énorme.
Une situation qui le force à prendre encore plus de médicaments, augmentant ainsi les effets indésirables des doses sur son corps. « Je n’ai jamais eu autant de tremblements », lance-t-il.
Heureusement, les dossiers de MM. Courtemanche et St-onge seraient en voie de se régler, grâce à l’aide d’un bénévole qui a fait les démarches auprès d’ottawa à leur place. Mais malgré tout, le bon samaritain en question n’en revient tout simplement pas qu’ottawa puisse couper de moitié le revenu de personnes âgées vulnérables sans crier gare, peu importe la raison.
« C’est scandaleux, s’exclame Gérald Cholette, un policier de carrière à la retraite. Quel manque de jugement ! C’est dégueulasse. »
CHANCEUX
MM. St-onge et Courtemanche, qui refusent encore de crier victoire, sont toutefois convaincus d’une chose : sans l’aide du bénévole, ils se seraient retrouvés complètement dépourvus.
Le directeur général du Réseau FADOQ, Danis Prud’homme, assure que le cas des Lavallois n’est pas isolé. Bien au contraire.
La situation est à ce point préoccupante que l’organisme siégera à un comité consultatif à l’automne dans le but de convaincre le fédéral de changer ses façons de faire.