Leurs trucs pour vivre vieux
Record de Centenaires Au Québec
Lorsqu’on lui pose la question, Géraldine Crevier, 100 ans, répond qu’il n’y a pas de secret à sa longévité, surtout qu’elle a fumé jusqu’à l’âge de 50 ans. Curieuse de nature, ce n’est peut-être pas sa soif d’apprendre qui la garde en vie, mais c’est certainement ce qui rend ses vieux jours aussi intéressants.
L’expression « avoir tout vu » n’aura jamais de sens pour Géraldine Crevier qui, à 100 ans passés, a toujours le désir d’apprendre. Soif qu’elle apaise dans les livres, avec la télé, mais surtout sur internet.
« Quand j’entends parler de quelque chose que je ne connais pas, ou que je connais peu, je me réfugie dans mon appartement et je fais des recherches sur mon ordinateur. J’aime ça apprendre. J’aime ça savoir de quoi on me parle », dit Mme Crevier qui aura 101 ans en août. Aussi loin qu’elle se souvienne, cette volonté de nourrir son intellect a toujours été présente.
Née en 1916 à Cacouna, petit village près de Rivière-du-loup où ses parents louaient une maison pour l’été, Géraldine Crevier a grandi à Outremont. De 8 à 20 ans, elle a suivi des leçons de piano. Avec son père, elle allait souvent à l’opéra et au musée.
AUTONOME
En 1943, elle a épousé un lieutenant de l’armée canadienne avec qui elle a eu trois enfants. Il est malheureusement décédé 20 ans plus tard.
Pour subvenir aux besoins de la famille, Mme Crevier a travaillé à l’université de Montréal, où elle a occupé un poste de secrétaire de direction jusqu’à ses 69 ans.
Elle a continué à jouer du piano jusqu’à ses 90 ans. « Mais c’est devenu physiquement trop difficile. Le dos et les mains me faisaient souffrir », confie-t-elle.
Outre le temps qu’elle passe sur son ordinateur à échanger avec ses enfants et petits-enfants, elle aime bien lire sur sa liseuse électronique.
Elle fait des exercices tous les matins, notamment du yoga.
Jusqu’à il y a quelques mois, Mme Crevier vivait seule en appartement.
« Je faisais mes repas, mes courses, des sorties, mais une pneumonie m’a affaiblie et avec ma vue qui baisse, j’ai décidé d’aller en résidence, » explique celle qui réside maintenant à l’auberge Outremont à Montréal.
Si plusieurs centenaires attribuent leur longévité à un truc ou un secret quelconque, comme une vie saine, loin du tabac et de l’alcool, ce n’est pas le cas de Gisèle Brillant, qui célébrait ses 101 ans en mai.
« Non, monsieur, j’ai fumé jusqu’à 70 ans et aujourd’hui encore, je prends mon verre de rouge chaque jour. Il n’y a pas de secret. C’est comme ça, voilà tout ! »
Mme Brillant est née en 1916 à Rimouski. Elle était la troisième d’une famille de huit enfants, cinq filles et trois garçons, dont le père était chef de gare.
Elle s’est mariée à 21 ans avec un fonctionnaire municipal de Montréal rencontré alors qu’il était en vacances à Rimouski. À son arrivée dans la grande ville, elle se souvient d’avoir été impressionnée par la quantité de magasins et par les tramways.
« Tout allait tellement vite à Montréal. Il n’y avait rien de ça à Rimouski », dit-elle.
Mme Brillant a eu sept enfants et n’a jamais travaillé, mais ce n’est pas faute d’avoir essayé. À 19 ans, elle avait demandé du travail à un oncle qui détenait plusieurs compagnies.
« Malheureusement, ça n’a pas marché. Il m’avait répondu que c’était inutile puisque je me marierais avant longtemps. C’était comme ça à l’époque », souligne-t-elle.