Le Journal de Quebec

Un choix personnel

Les musulmans veulent simplement pouvoir avoir le choix de leur cimetière

- Nicolas Lachance l Nicolaslac­hance nicolas.lachance@quebecorme­dia.com 418.683.1573 2269

Après 20 ans de combat afin d’inaugurer un cimetière musulman à Québec, le responsabl­e du projet garde espoir et assure qu’il ira jusqu’au bout de son mandat afin que la communauté puisse avoir le choix de son lieu de sépulture.

Algérien d’origine, Mohamed Kesri est établi au Québec depuis plus de 30 ans et marié à une Québécoise (voir autre texte).

Depuis 20 ans, il travaille afin de trouver un terrain pour que le Centre culturel islamique de Québec (CCIQ) puisse en faire l’acquisitio­n, par l’entremise d’une transactio­n privée, et y fonder un cimetière.

« Une fois que le décès approche, les gens vont pouvoir choisir. C’est un choix individuel finalement. Ce n’est pas le choix d’un organisme, d’une mosquée ou d’une société. C’est dans le testament des gens que ça va être écrit », relate M. Kesri.

« Peut-être que même moi je n’irai pas dans un cimetière musulman, alors que j’étais responsabl­e du projet. Ce que je veux, c’est avoir le choix », explique-t-il en entrevue au Journal.

UN DROIT

L’idéal pour la communauté est de trouver un terrain déjà zoné cimetière et qui est à vendre.

Pour le moment, le projet est tombé à l’eau chaque fois qu’une transactio­n était sur le point de se conclure.

Or, ce que veut la communauté, dit-il, c’est avoir les mêmes droits que les autres religions ou organisati­ons qui ont des cimetières de confession.

Il ne s’agit pas d’un accommodem­ent, sou- ligne M. Kesri, mais d’un droit, surtout que la communauté veut faire l’acquisitio­n d’un terrain de manière privative. « On veut être égal. La charte des droits et libertés nous donne ce droit. On n’impose pas aux gens de venir dans notre cimetière », illustre l’arpenteur-géomètre à la retraite.

ESPOIR

Il y a un mois, M. Kesri a démissionn­é de son poste au conseil d’administra­tion du CCIQ afin de passer plus de temps avec sa femme. Toutefois, il a gardé le mandat du cimetière.

« Moi, je représente un organisme. Si je ne le voulais pas, je ne l’aurais pas pris. Mais, je ne le fais pas à titre personnel. Les gens qui vont me juger, ils me jugeront comme représenta­nt de la communauté musulmane, du CCIQ », relate-t-il.

« ON VEUT ÊTRE ÉGAL. LA CHARTE DES DROITS ET LIBERTÉS NOUS DONNE CE DROIT. ON N’IMPOSE PAS AUX GENS DE VENIR DANS NOTRE CIMETIÈRE » - Mohamed Kesri

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PHOTO STEVENS LEBLANC Mohamed Kesri travaille depuis maintenant 20 ans pour que la communauté musulmane de Québec puisse avoir un cimetière.
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