Une cérémonie bien particulière
Après 43 ans, les victimes de la tragédie de 1974 à Valcartier peuvent enfin regarder vers l’avenir
Quarante-trois ans après l’explosion d’une grenade qui avait tué six cadets et en avait blessé des dizaines d’autres, la traditionnelle cérémonie de commémoration à la base militaire de Valcartier revêtait un caractère particulier. « Je crois qu’aujourd’hui, on peut dire qu’on vient de boucler la boucle d’un long parcours », a affirmé hier, au terme de la cérémonie, Michel Juneau-katsuya, le représentant des cadets, lui-même blessé lors de la tragédie au camp de cadets en1974.
« DE JEUNES GARÇONS BLESSÉS»
Il y a maintenant près de cinq mois, après des décennies de souffrance, les victimes voyaient enfin la lumière au bout du tunnel, quand le ministre de la Défense nationale leur a annoncé qu’elles recevraient les soins médicaux appropriés et que des indemnités leur seraient versées.
« Ça a contribué énormément à un cheminement assez rapide pour ceux qui étaient encore […] accrochés à 1974, a exprimé M. Juneau-katsuya. On peut voir ce processus de guérison qui s’est engagé, et ça fait du bien de voir l’effet positif que ça a sur des hommes [...] qui sont [...] restés ces jeunes garçons blessés et qui commencent à s’ouvrir. »
Yves Sénécal, handicapé physiquement depuis le drame et ayant perdu 80 % de ses fonctions cognitives, se nourrit d’espoir.
« Tout n’est pas encore résolu avec les Forces armées, mais je me suis fait dire hier, par le ministre de la Défense, qu’ils travaillent d’arrache-pied pour être capables de lui permettre de survivre dignement », a indiqué, à ses côtés, François Labelle, qui a lui aussi vécu l’explosion.
Jusqu’à présent, quelque 150 victimes ont reçu un premier versement de 42000 $. Une aide pouvant atteindre 310000 $ par personne suivra éventuellement.