Une boisson d’ici parmi les grands
1642 Sodas, la seule marque québécoise dans les frigos d’une chaîne d’épicerie
La victoire a bon goût pour les sodas artisanaux québécois 1642, qui viennent de signer une entente qui leur permettra d’être dans plus de 200 supermarchés Métro partout dans la province, a confirmé au Journal son fondateur, Bastien Poulain, ravi de jouer dans la platebande des Coca-cola de ce monde.
« C’est David contre Goliath. Il y a des multinationales contre nous. Mais on commence à leur chatouiller les pieds », se réjouit Bastien Poulain, en affirmant que le million et demi de dollars de chiffre d’affaires que son entreprise a fait échapper à ses compétiteurs.
De l’outaouais jusqu’à la Gaspésie, en passant par le Saint-jean, les sodas seront désormais dans plusieurs régions. « C’est le grand écart : nous sommes maintenant partout », a-t-il noté. Pour Bastien Poulain, c’est un pas énorme puisque sa boisson artisanale pourra enfin se trouver une place sur toutes les tables du Québec grâce à un solide réseau.
HAUSSE DE PRODUCTION
Pour répondre à cette demande, le patron de 1642 Sodas a dû augmenter sa production de plus de 20 % et embaucher deux employés.
« On avait beaucoup de difficulté à rentrer dans les Métro corporatifs, nous étions seulement dans quelques franchisés… Mais nous sommes maintenant la seule boisson québécoise à avoir une place dans le frigo », a-t-il déclaré.
Bastien Poulain pense que cette percée chez un détaillant va lui ouvrir la porte vers l’ensemble du réseau de distribution, une tâche qu’il n’estime pas facile. Pour lui, la situation ressemble beaucoup à celle des microbrasseries au tournant des années 2000.
« Il y a quelques années, il n’y avait que Molson et Labatt chez les bannières. Aujourd’hui, les microbrasseries occupent près de 12 % du marché de la bière. Ça a évolué », a partagé M. Poulain.
PRISONS D’EXCLUSIVITÉ
Mais ce qui choque le plus le jeune patron de 1642 Sodas, ce sont les nombreux contrats d’exclusivité qui peuplent le territoire québécois comme autant de barrières qui l’empêchent d’offrir son produit.
« L’exclusivité me révolte! Par exemple, au Saint-hubert, c’est Coca-cola. Chez Lafleur, c’est Pepsi », déplore-t-il.
Bastien Poulain a trouvé une façon de contourner ce problème en offrant deux produits légèrement différents du Cola, soit Tonic et Ginger. Le patron de l’entreprise veut aussi lancer de nouveaux produits avec une « twist québécoise » au début de l’année prochaine.
« La capacité d’action des multinationales est énorme, c’est fou », résume-t-il, espérant tirer profit d’une part des 4,4 milliards consacrés aux boissons chaque année au pays.