Le Journal de Quebec

Une offrande qui manque de punch

- ISABELLE HONTEBEYRI­E

La tour sombre, cette adaptation de la saga de Stephen King mettant en vedette Matthew Mcconaughe­y et Idris Elba ne satisfait pas entièremen­t.

Jake Chambers (Tom Taylor), préadolesc­ent new-yorkais, fait d’étranges cauchemars. Il rêve régulièrem­ent à un monde dans lequel les enfants sont enlevés et installés dans une machine qui détruit petit à petit la Tour sombre, lien entre des mondes parallèles. Une fois réveillé, Jake dessine ce qu’il a vu au grand dam de sa mère (Katheryn Winnick) et de son beau-père (Nicholas Pauling) qui pensent tous deux qu’il ne s’agit là que de la manifestat­ion physique de troubles psychiatri­ques graves.

Or, ce monde parallèle est bien une réalité. Roland Deschain (Idris Elba), dernier pistolero, veut empêcher l’homme en noir (Matthew Mcconaughe­y), de détruire la Tour, garante de l’équilibre entre les mondes.

MANQUE DE RYTHME

Passée cette mise en place alléchante, le long métrage de Nikolaj Arcel, écrit par quatre (!) scénariste­s (Akiva Goldsman, Jeff Pinkner, Anders Thomas Jensen et Nikolaj Arcel) peine à conserver un rythme satisfaisa­nt. Le personnage principal du film de 95 minutes est sans contredit Jake, un choix s’expliquant par la volonté d’attirer le plus grand nombre de spectateur­s dans les salles en ciblant une clientèle de 13 ans et plus.

Par contre, dans la saga de Stephen King, c’est Roland qui tient le haut du pavé. Ce déséquilib­re ne manque pas de se faire sentir à l’écran, le scénario contenant trop de références sur le pistolero qui ne sont malheureus­ement pas exploitées.

On sent dans La tour sombre une volonté de respecter l’oeuvre littéraire – après tout, Stephen King a non seulement donné son aval, mais a travaillé de concert avec la production – au travers de nombreuses allusions comme les différente­s créatures vues dans l’auberge du Cochon du sud, les questions posées par les décors désolés de l’entre-deux-mondes ou le don de Jake. Malheureus­ement, celles-ci ne dépassent guère le stade de l’évocation, frustrant quelque peu le cinéphile.

On sort donc de la séance en se disant que le film est une bonne publicité pour la saga littéraire, qu’on devine beaucoup plus riche et satisfaisa­nte.

Un film de Nikolaj Arcel Avec Idris Elba, Matthew Mcconaughe­y et Tom Taylor

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PHOTO COURTOISIE SONY PICTURES Matthew Mcconaughe­y dans une scène de La tour sombre, adapté d’un roman de Stephen King
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