« C’ÉTAIT CRISE PAR-DESSUS CRISE »
De municipalité dévitalisée à paradis des retraités Population
GROSSES-ROCHES | Alors que les habitants de petits villages de Gaspésie quittent la région depuis plusieurs années, voilà qu’une nouvelle tendance amène bon nombre de retraités dans des municipalités comme Grosses-roches, qui passe de championne de la dévitalisation à royaume de la retraite rêvée.
« La Gaspésie est partie à Montréal et à Québec, mais Montréal et Québec veulent la Gaspésie », lance tout sourire Liliane Gilbert, mettant ses travaux de jardinage sur pause pour accueillir le représentant du Journal.
Les mots de la dame originaire de Québec, mais propriétaire d’une charmante maison à Grosses-roches depuis huit ans, expliquent parfaitement la situation actuelle dans la petite ville qui a longtemps trôné au sommet de « l’infâme liste » des municipalités les plus dévitalisées de la province.
« C’est devenu un village de retraités à temps partiel », explique Mme Gingras qui passe ses étés à Grosses-roches et qui y vient toutes les trois semaines l’hiver. « C’est le projet de retraite parfait. Je traverse la rue et je vais m’asseoir au bord de l’eau pour lire et profiter de la vue », ajoute celle qui dit ne pas ressentir la dévitalisation du secteur au quotidien.
SITUATION COMMUNE
Dans le voisinage autour de la charmante maison, la situation est identique. Un peu plus loin, à gauche, un couple de Gaspésiens qui a habité Montréal toute sa vie est revenu à Grosses-roches pour y trouver la tranquillité, alors qu’en face Alain Bouchard et Maryse Plourde sortent de leur Saguenay natal pour venir relaxer au bord de l’eau.
« C’est le bonheur ici », s’exclame le
couple lorsqu’on leur demande s’ils regrettent leur choix de s’être installés dans la petite municipalité de moins de 400 habitants. D’autant plus qu’au niveau financier, la Gaspésie représente une aubaine pour plusieurs.
« C’est très accessible au niveau des coûts. Comme plusieurs sont partis, il y a plusieurs maisons à vendre et les prix ont baissé. Ailleurs, tout ce qui est bord de l’eau, c’est terriblement cher », fait remarquer M. Bouchard en jetant un petit coup d’oeil vers la vue qui a été un coup de foudre pour sa conjointe et lui.
FIERTÉ D’ÊTRE AMI DES AÎNÉS
Même s’il travaille fort pour ramener des jeunes en ville et pour créer un environnement propice à la création d’entreprises, le maire de Grosses-roches est conscient de l’attrait de sa municipalité pour les gens en quête de la retraite parfaite.
À ce sujet, rien n’est laissé au hasard et beaucoup d’efforts sont mis pour occuper tout ce beau monde. « Grosses-roches a gagné l’an dernier un prix provincial du meilleur programme de soutien au vieillissement de la population. On a développé plusieurs programmes pour sortir nos gens de leur maison et ça a été une grande réussite pour nous », souligne André Morin pour qui le titre de « municipalité amie des aînés » veut dire encore plus que celui de « municipalité dévitalisée » Maryse Plourde et Alain Bouchard, originaires du Saguenay, ont acheté une maison à GrossesRoches pour leur retraite.