Le Journal de Quebec

Un vent de renouveau souffle sur l’ensemble de la région après plusieurs coups durs

Pierre-paul Biron

- l DANIEL CÔTÉ Maire de Gaspé Pierrepaul­biron

GASPÉ | La Gaspésie, championne du chômage et de la dévitalisa­tion pour plusieurs, a collection­né les coups durs, mais refuse de donner raison à ceux qui la voient s’éteindre. Déterminée, la région entend bien survivre à cette mort annoncée qui lui colle à la peau.

Le Journal a parcouru la Gaspésie au cours des dernières semaines afin de voir ce que devient vraiment la région. De Sainte-anne-des-monts à Carleton, en passant par Gaspé, Percé et Chandler, les défis sont nombreux, mais une forte volonté de tourner la page sur une longue période noire prend le dessus.

Cette période noire, ce sont les 25 dernières années, où de nombreux échecs ont fait grand bruit dans la petite région. Au fil des rencontres avec les citoyens et les élus du coin, les souvenirs du moratoire sur la pêche aux poissons de fond, de la fermeture de la mine et de la fonderie de Murdochvil­le, ou de la disparitio­n de la Gaspésia refont surface sans cesse.

Les clous s’accumulaie­nt à une vitesse inquiétant­e dans le cercueil de la Gaspésie. « C’était crise par-dessus crise jusqu’au creux du cercle de la dévitalisa­tion », admet sans détour le maire de Gaspé, Daniel Côté.

CONTRER L’EXODE

Ce pernicieux cercle de la dévitalisa­tion a ouvert la voie à des mouvements migratoire­s qui font aujourd’hui que la Gaspésie fait face à d’importants enjeux démographi­ques. De plus de 105000 au milieu des années 1990, les Gaspésiens ne sont plus que 90000 pour affronter les défis qui se dressent devant eux.

« Le taux de vieillisse­ment a augmenté à une vitesse folle depuis 1990, ce qui fait que notre population a aujourd’hui plus de 50 ans en majorité », observe André Morin, préfet de la MRC de la Matanie. Et là est le principal enjeu.

« Le problème demeure d’attirer la main-d’oeuvre et des jeunes », fait remarquer le professeur de développem­ent régional de l’université Laval, Mario Carrier. « On ne va jamais ramener 50000 personnes en Gaspésie, mais se stabiliser serait une victoire en soi. »

Pour ce faire, la Gaspésie n’a donc d’autre choix que de se tourner vers de nouvelles industries et, surtout, de faire confiance à la jeunesse.

« Les jeunes, il va falloir les écouter et travailler avec eux parce que la Gaspésie va être à eux autres demain », illustre le président de la table des préfets, Guy Gallant.

TOUT N’EST PAS JOUÉ

Une évidente volonté de faire revenir les jeunes en région et de dynamiser l’économie s’opère actuelleme­nt, dans le secteur éolien notamment ( voir autres textes). Mais le taux de chômage demeure élevé et la population diminue. Les enjeux sociaux comme le taux de suicide et les faillites personnell­es continuent de progresser. « Malgré tout, il n’y a pas beaucoup de projets majeurs actuelleme­nt dans les cartons. Après l’éolien et la cimenterie de Port-daniel, on attend le beau projet qui va relancer l’économie », observe le syndic en insolvabil­ité chez Raymond Chabot Grant Thornton, Stéphane Gauvin. « Oui, c’est difficile, mais il y a de l’espoir. On est comme un frappeur dans le cercle d’attente. Peut-être que le match est encore difficile, mais on est en position de frapper un coup de circuit à la prochaine présence », rationalis­e le préfet de la Haute-gaspésie, Allen Cormier.

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