La météo pourrait faire 152 000 morts par an en Europe
Une étude scientifique pointe du doigt le réchauffement climatique
PARIS | (AFP) Les vagues de chaleur, inondations, tempêtes et autres phénomènes extrêmes pourraient faire 152 000 morts par an en Europe d’ici à la fin du siècle, contre environ 3000 par an actuellement, essentiellement à cause du réchauffement climatique, informe une étude.
Environ deux Européens sur trois pourraient être exposés tous les ans à de telles catastrophes d’ici à 2100, contre 5 % durant la période 1981-2010, écrivent les chercheurs du Centre commun de recherche de la Commission européenne dans la revue The Lancet Planetary Health.
« Si le réchauffement climatique n’est pas contenu d’urgence et si des mesures d’adaptation appropriées ne sont pas prises, environ 350 millions d’européens pourraient être exposés tous les ans à des phénomènes climatiques extrêmes dangereux d’ici à la fin du siècle », disent-ils.
L’augmentation du nombre de morts est due pour 90 % au réchauffement climatique et pour 10 % seulement à l’augmentation de la population, à l’urbanisation et aux migrations dans des zones exposées aux risques, estiment-ils.
2300 CATASTROPHES ANALYSÉES
Les scientifiques ont étudié les effets des sept catastrophes météorologiques les plus meurtrières : vagues de chaleur, vagues de froid, incendies, sécheresses, inondations fluviales et maritimes et tempêtes dans les 28 pays de l’union européenne, plus la Suisse, la Norvège et l’islande.
Ils ont par ailleurs analysé 2300 catastrophes survenues durant la période 19812010 (type de catastrophe, pays, année, nombre de morts) pour évaluer la vulnérabilité des populations à chacun de ces phénomènes. Ils ont associé ces données à des projections concernant l’évolution du changement climatique, la croissance et les migrations des populations.
Les vagues de chaleur seront le phénomène le plus meurtrier, provoquant 99 % des décès liés aux événements extrêmes, estiment les chercheurs. Le nombre de morts qu’elles entraînent pourrait « augmenter de manière exponentielle », grimpant de 2700 à 151 500 par an (+5400 %).
Les morts dues aux inondations sur les côtes augmenteraient elles aussi de manière importante (+3780 %), atteignant 233 morts tous les ans à la fin du siècle contre six seulement en 1981-2010.
Les hausses sont moindres pour les incendies (+138 %), les inondations fluviales (+54 %), les tempêtes (+20 %).