Le Journal de Quebec

Des militants réclament l’ouverture des frontières

- CATHERINE MONTAMBEAU­LT

« Personne n’est illégal ! » scandaient avec aplomb près de 300 personnes rassemblée­s hier au Stade olympique de Montréal pour souhaiter la bienvenue aux nouveaux arrivants et réclamer l’ouverture des frontières.

Depuis quelques jours, des migrants, principale­ment originaire d’haïti, quittent les États-unis et entrent par centaines au poste frontalier de Saint-bernard-de-lacolle.

« J’ai moi-même le statut de réfugié depuis plus de deux ans maintenant, alors je sais à quel point c’est difficile. Je ne sais toujours pas quand ma femme et mes cinq enfants vont pouvoir venir me rejoindre ici », a raconté Habib Bedd Al-qurashi, qui tenait une pancarte sur laquelle on pouvait lire : « Réfugié(e)s bienvenu(e)s : emmenez vos familles. »

DÉNONCER LE RACISME

Ce journalist­e originaire de Mauritanie, en Afrique, a quitté son pays après avoir reçu des menaces de la part du gouverneme­nt en place. Depuis, il n’a absolument aucun contact avec sa famille.

Comme lui, des centaines de personnes ont assisté hier à la manifestat­ion organisée par Solidarité sans frontières et le Comité d’action des personnes sans statut.

En plus de se vouloir un geste de solidarité, ce rassemblem­ent avait pour but de dénoncer les « propos racistes » qui « mettent en contraste les migrants avec les pauvres qui demeurent déjà au Québec ».

« Il y a des gens qui disent qu’on devrait d’abord s’occuper de nos sans-abri avant de s’occuper des migrants. Mais comme société, on a les moyens de faire les deux. [...] Pour moi, c’est un prétexte qui cache du racisme, auquel il faut dire non », a fait valoir le militant politique François Saillant.

MANQUE DE TOLÉRANCE

Selon Chantal Poulin, qui s’est présentée avec un bouquet de ballons multicolor­es portant l’inscriptio­n « Bienvenue », les Québécois qui s’opposent à la venue des migrants manquent de tolérance.

« Les gens qui viennent ici de manière illégale ne le font pas de gaieté de coeur, a-t-elle souligné. Ils le font parce qu’ils sont vraiment dans le trouble. »

Trois revendicat­ions ont été formulées au porte-voix par Jaggi Singh, représenta­nt de Solidarité sans frontières : que l’entente des tiers pays sûrs entre le Canada et les États-unis soit annulée, que le statut de tous les sans-papiers du Canada soit régularisé et que les frontières soient ouvertes à tous les migrants.

Pour M. Singh, ce n’est que pour bien paraître que le maire de Montréal, Denis Coderre, est allé serrer la main des réfugiés la semaine dernière.

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