Aux États-unis, difficile d’être une femme PDG
Seulement 27 des 500 PDG du S&P 500 sont des femmes
AFP | Le limogeage récent de deux grandes patronnes américaines met en lumière les pressions des financiers sur les rares femmes à la tête de multinationales et porte un coup aux efforts pour diversifier les états-majors des entreprises
Ellen Kullman, Meg Whitman, Mary Barra, Indra Nooyi, Marissa Mayer, Ursula Burns (première Noire PDG d’une grosse firme américaine), Irene Rosenfeld et Sheri Mccoy ont en commun de diriger ou d’avoir dirigé de grandes sociétés telles Dupont, HP, General Motors, Pepsi, Yahoo!, Xerox, Mondelez et Avon Products.
Elles ont été ou sont dans la ligne de mire de financiers américains très influents à Wall Street, qui ont déjà réussi à pousser vers la sortie Mmes Kullman, Burns, Rosenfeld et Mccoy.
Les femmes PDG sont-elles moins performantes que les hommes ou sont-elles simplement considérées comme des cibles faciles pour des investisseurs en quête d’importants retours sur investissements et voulant peser dans la vie et la gouvernance des entreprises?
Ces questions prennent de l’ampleur, car elles sont posées au moment où la Silicon Valley est épinglée pour son manque de diversité et accusée de sexisme. Seulement 27 des 500 PDG des entreprises de l’indice boursier S&P 500 sont des femmes, soit 5,4 %.
« FAIBLES »
« De tous les facteurs que nous avons examinés [...], le genre est un élément très important et significatif », explique à L’AFP la chercheuse Christine Shropshire de l’université d’arizona (sud-ouest). Elle a examiné les demandes des investisseurs dits « activistes », entre 2003 et 2013, aux directions d’entreprises américaines.
« Nous avons pris deux entreprises de taille similaire avec les mêmes performances financières et avons observé que celle qui a nommé une femme PDG a été attaquée de façon disproportionnée après la nomination », soulignet-elle. Les financiers perçoivent les femmes patronnes comme « faibles et ayant moins confiance en elles », déclare l’universitaire.
Selon une étude de 2013 du cabinet Pricewaterhousecoopers, la probabilité pour que des femmes patronnes soient renvoyées après dix ans de règne est supérieure à la probabilité que ce soit des hommes dans une proportion de 38 % contre 27 %.