Le Journal de Quebec

Pas toujours facile de cohabiter

- VANESSA GUIMOND

Selon Tamara Weber-fillion, il faut avoir les reins solides pour s’adonner à ce genre d’activité au centre-ville de Montréal.

« Je ne crois pas que tout le monde puisse faire ce genre de chose là, ditelle. Il faut être dans sa bulle, parce que, 90 % du temps, les gens passent et ne s’arrêtent pas. Tu as un peu l’impression de faire partie du décor. Tu es vraiment fière, justement, quand tu réussis à capter l’attention des gens. »

En plus de devoir respecter la régle- mentation de la ville (zones permises, horaires, etc.), l’artiste doit aussi composer avec ses confrères musiciens.

« C’est un peu la jungle, soutient la musicienne. La plupart du temps, ça se passe bien, mais il y en a qui s’inventent des règlements, simplement parce que ça fait longtemps qu’ils sont là. »

Et qu’en est-il des sans-abri ? « Si tu es en face d’un spot où il y a un itinérant, ça se peut que ça le dérange que tu t’installes pour demander de l’argent, a-t-elle expliqué. C’est ça, le monde de la rue. »

À Montréal, seul l’arrondisse­ment Ville-marie a une réglementa­tion enca- drant les musiciens qui exercent leurs activités sur le domaine public. Pour pouvoir s’y produire, les artistes doivent détenir un permis.

À moins de faire partie d’une associatio­n profession­nelle telle que la Guilde des musicienne­s et musiciens et l’union des artistes, ils doivent également passer une audition devant un jury.

«La Ville dit qu’elle veut encourager ses artistes, mais tout ce qu’elle fait, chaque année, c’est augmenter le prix des permis (…) »

En effet, le prix des permis a légèrement augmenté, au cours des dernières années, passant de 125 $ à 150 $, entre 2015 et 2017. Quant aux frais d’étude des dossiers, ils sont passés de 51 $ à 55 $ pendant la même période.

AMENDES

Tamara se désole du fait qu’un musicien ayant joué à l’extérieur des zones désignées par la ville, ou ayant pratiqué son art sans détenir de permis, puisse s’exposer à une amende de 100 $ à 300 $ pour une première infraction. « Il y a des villes plus friendly envers les musiciens », a-t-elle souligné.

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