Le Journal de Quebec

Mon programme pour sauver le français

- MATHIEU BOCK-CÔTÉ mathieu.bock-cote@quebecorme­dia.com

Dans notre société où le cycle médiatique va trop vite, il arrive qu’une nouvelle importante n’occupe l’actualité que quelques jours, avant d’être déclassée par d’autres, bien moins importante­s.

C’est ce qui vient d’arriver avec les résultats du recensemen­t. On les a commentés pendant quelques jours, avant de les oublier.

Ils annonçaien­t pourtant quelque chose de bouleversa­nt : la progressiv­e disparitio­n du peuple québécois. Pour cela, on nous pardonnera d’y revenir, même si plus personne n’en parle.

QUÉBEC

Il faut dire que certains médias ont travaillé fort pour nous dire que rien ne se passait. On a voulu nous faire croire que tous les indicateur­s alarmants ne sont pas des indicateur­s pertinents.

La langue maternelle ? Interdit d’y réfléchir ! La langue parlée à la maison ? S’en préoccuper serait une forme d’intrusion odieuse dans la vie privée.

Poussons plus loin : est-il encore permis de se questionne­r sur les liens entre l’immigratio­n massive et l’anglicisat­ion du Québec ? Non. Et si on s’entête à le faire, on se fera accuser de racisme. Comme d’habitude.

Parlons franchemen­t : dans un monde normal, ces résultats devraient lancer un signal d’alarme.

Une question devrait s’imposer : voulons-nous encore, dans un siècle, dans deux siècles, et pour très longtemps, être un peuple de langue et de culture françaises ? Si oui, il faut replacer cette question au coeur de notre vie publique.

Cela impliquera bien des choses. La première sera de nous percevoir à nouveau comme une nation et non seulement comme une collection d’individus dispersés. Il faut savoir qu’on existe pour vouloir survivre.

Au quotidien, il faudra aussi cesser d’accepter de se faire traiter comme des étrangers chez nous. Le boujour/hi montréalai­s représente un manque de respect effrayant envers le peuple québécois et son histoire.

Mais politiquem­ent, des mesures s’imposent. J’évoque les plus importante­s.

Il faudrait imposer la loi 101 au niveau collégial. Comment peut-on accepter qu’un si grand nombre des jeunes issus de l’immigratio­n rejettent le système francophon­e dès qu’ils en ont l’occasion ? La loi 101 au cégep, c’est le minimum vital.

Il faudrait en finir avec le bilinguism­e institutio­nnel des services publics. La minorité historique anglaise a droit à des services dans sa langue, c’est évident.

Mais pour le reste de la population, la langue commune devrait être le français, point final. Il ne devrait pas suffire de faire press nine pour la contourner comme c’est le cas actuelleme­nt. Le français ne devrait pas être optionnel au Québec.

Au quotidien, il faudra aussi cesser de se faire traiter comme des étrangers chez nous.

MESURES

Poursuivon­s : il faudrait réduire significat­ivement l’immigratio­n. Dans le cadre actuel, nous n’avons pas les moyens de recevoir autant de gens et de réussir leur francisati­on et leur intégratio­n à la culture québécoise.

De même, il faudrait rendre la francisati­on obligatoir­e pour les immigrants. Mieux encore : il faudrait rendre la maîtrise du français et la connaissan­ce des grands repères de l’histoire québécoise obligatoir­es pour ceux qui veulent s’installer ici avant même qu’ils n’arrivent.

Il faudrait aussi faire l’indépendan­ce du Québec. Mais ça, ce n’est apparemmen­t pas pour demain. N’en demandons pas trop à un peuple endormi.

 ??  ??

Newspapers in French

Newspapers from Canada