Beaucoup d’enfants à vêtir et à nourrir
Plusieurs organismes appellent aux dons de vêtements, de couches et de céréales pour bébés, notamment
Couches, lait maternisé, petits pots, céréales et poussettes. Les besoins des dizaines d’enfants qui passent chaque jour la frontière aux côtés de leurs parents fuyant les États-unis sont urgents, clament des organismes.
« Depuis ce matin [hier], on court pour trouver un berceau pour une femme qui vient d’accoucher », cite en exemple la directrice de l’organisme La Maison d’haïti, Marjorie Villefranche.
Celle-ci a remarqué qu’une bonne partie de ces nouveaux arrivants fuyant le discours anti-immigration de Donald Trump sont des familles avec de jeunes enfants pour qui elle demande des dons.
PRODUITS CHERS
« Ce sont des personnes vulnérables, elles craignent de voir la porte du Canada se refermer, indique Mme Villefranche. Et puis, ces jeunes familles n’ont pas forcément d’attache en Haïti, alors elles préfèrent aller au Canada plutôt que de retourner dans leur pays. »
L’organisme Jeunesse au Soleil lance lui aussi un appel aux dons de couches, de produits hygiéniques et de nourriture pour enfants.
« Le problème, c’est que ces produits sont souvent chers et peu de gens les donnent », indique Eric Kingsley, coordina- teur pour les services d’urgence de Jeunesse au Soleil.
Celui-ci s’attend à ce que les besoins augmentent encore dans les prochaines semaines.
Les chiffres vont dans ce sens : la semaine dernière, 1575 demandeurs d’asile étaient hébergés à Montréal ; hier, ils étaient 2500. Et bientôt, ils devront se loger, se nourrir et s’habiller.
COLLECTE
« Quand tu es célibataire ou un couple sans enfant, ce n’est pas un problème de repartir à zéro, mais pour des familles ça prend des installations avec du mobilier et du confort », dit Mme Villefranche.
Pour le moment, Jeunesse au Soleil ne constate pas de véritable élan de générosité, semblable à celui vécu lors de l’arrivée des réfugiés syriens.
Mais des initiatives voient le jour, comme celle de Marie Rose Paul, qui dirige la garderie des Anges gardiens, dans l’arrondissement de Saint-léonard. La jeune femme arrivée d’haïti il y a une vingtaine d’années lance samedi une collecte de dons dans son quartier pour ensuite les remettre à Jeunesse au Soleil.
« En tant que garderie, nous sommes bien placés pour attirer les dons de couches ou de lait maternisé, dit-elle. Ces gens-là ont besoin d’une aide au début, comme ça a été notre cas. »
ÉCOLES
Pour l’instant, tant du côté d’ottawa que du côté de Québec et de la Ville de Montréal, personne n’a osé s’avancer sur un nombre d’enfants qui passent la frontière dans cette nouvelle vague de migration illégale. Cependant, ils représenteraient au moins la moitié des réfugiés.
Le ministère de la Sécurité publique a même demandé à Jeunesse au Soleil de mobiliser une équipe pour s’occuper des jeunes et donner un répit aux parents lorsqu’ils patientent à la frontière.
À plus long terme, ce sont les besoins de places à l’école qui soulèvent des questions.
« Nous avons l’habitude d’avoir des élèves de partout dans le monde qui arrivent dans nos classes en accueil et francisation », rassure Catherine Harel-bourdon, présidente de la Commission scolaire de Montréal (CSDM).
Toutefois, la CSDM va devoir trouver davantage de locaux et d’enseignants.
SYRIENS
« L’an passé, il y a eu plusieurs immigrants syriens et nous avons dû investir beaucoup d’argent pour engager des professeurs pour ces groupes d’accueil. Nous avons communiqué avec le cabinet du ministère de l’éducation pour avoir des sommes au fur et à mesure », rappelle Mme Harel-bourdon.
Pour s’inscrire, les migrants doivent avoir une adresse, qu’elle soit temporaire ou permanente. Les adresses des refuges ne peuvent être considérées. La rentrée aura lieu le 28 août.