Deux ministres haïtiens en mission de solidarité à Montréal
Les deux ministres haïtiens envoyés en mission à Montréal devant l’afflux de leurs compatriotes qui passent la frontière canado-américaine illégalement ces derniers jours n’ont pas été en mesure de spécifier hier de quelle façon ils comptaient aider.
Lors d’un point de presse à l’hôtel de ville de Montréal, en compagnie du maire Denis Coderre, le ministre haïtien des Affaires étrangères, Antonio Rodrigue, et la ministre des Haïtiens vivant à l’étranger, Stéphanie Auguste, ont affirmé être venus « en solidarité » et pour « améliorer la situation » sans préciser de quelle manière ils pourraient s’y prendre concrètement.
Les deux représentants haïtiens ont indiqué qu’ils s’entretiendraient avec les autorités fédérales et provinciales afin d’établir qu’elle serait la meilleure façon pour leur gouvernement de venir en aide pour faire face à la « situation, et non une crise », comme l’a précisé le maire Coderre.
FACTEUR TRUMP ?
M. Rodrigue a néanmoins affirmé que les autorités haïtiennes pourraient aider les demandeurs d’asile qui n’ont plus de pièces d’identité ou de passeport.
« Déjà notre présence va contribuer à rassurer nos compatriotes », a-t-il lancé, en répondant à seulement quelques questions des médias.
Antonio Rodrigue ne croit pas que la politique mise de l’avant par le président américain Donald Trump soit le seul facteur ayant poussé des milliers de migrants haïtiens à vouloir traverser la frontière canadienne, bien qu’elle puisse « rendre les gens inquiets ».
« Peut-être que des gens voient que la nouvelle politique migratoire aux États-unis est défavorable à leurs conditions? Et ils voient le Québec et le Canada comme des terres plus hospitalières », avance-t-il, mentionnant au passage le visa temporaire obtenu par les Haïtiens après le tremblement de terre en 2010 qui pourrait ne pas être renouvelé aux États-unis.
AMÉLIORATION
« Les Haïtiens parlant français, peut-être qu’ils pensent qu’ils peuvent mieux s’intégrer ici », poursuit le ministre des Affaires étrangères.
M. Rodrigue a souligné que son gouvernement, en place depuis six mois, multiplie les efforts pour qu’haïti fasse son chemin « petit à petit vers la stabilité, le renforcement de la démocratie et des institutions ».
« Le gouvernement est en train de faire des efforts pour améliorer les choses en Haïti. Non seulement pour garder les ressortissants, mais permettre à ceux qui veulent revenir qu’ils puissent trouver leur place dans la société haïtienne », a-t-il affirmé.
Il a toutefois admis que son pays est « encore en train de se remettre sur pied », mais que « ça prend du temps ».