La police du tabac, « ce n’est pas suffisant » pour faire respecter la loi
À lui seul, le travail des inspecteurs est insuffisant pour s’assurer que la loi contre le tabac soit respectée par les fumeurs.
C’est ce qu’indique l’institut national de santé publique du Québec (INSPQ) qui prône l’ajout de campagnes de promotion et d’information.
Hier, Le Journal dévoilait qu’une fois sur quatre lorsqu’un inspecteur intervient, les fumeurs ne respectent pas la distance obligatoire de neuf mètres pour griller une cigarette devant la porte d’un bâtiment. Or, la nouvelle loi contre le tabac, mise en vigueur en novembre 2016, semble dif- ficile à assimiler chez les fumeurs, selon Annie Montreuil, conseillère scientifique à L’INSPQ. Elle ajoute que les inspecteurs ne peuvent pas tout faire.
« Ce n’est pas simple le neuf mètres. C’est compliqué à appliquer (…) Les inspecteurs ce n’est pas suffisant, ça prend plus. Ça prend de la promotion, de l’information. Il faut l’expliquer à la population », a-t-elle affirmé. La chercheuse se base sur une récente analyse ontarienne réalisée en mars dernier.
CAMPAGNE DE PROMOTION
Dans ce rapport d’intervention évaluant la loi contre le tabac sur les terrasses de l’ontario, les inspecteurs interrogés ont mentionné que leur travail n’était pas suffisant pour changer les habitudes des fumeurs contrevenants.
« Ils ont suggéré, pour améliorer leur travail, qu’il y ait une bonne campagne de promotion provinciale pour expliquer les mesures à la population ainsi qu’une meilleure signalisation sur place », a relaté Mme Montreuil, soulignant qu’au Québec, également, le message doit être répété.
LONGUE ROUTE
Depuis longtemps, la loi contre le tabac est beaucoup moins respectée dans les lieux extérieurs, selon les données recueillies en 2010 par le gouvernement afin d’évaluer l’impact de la loi québécoise, a relaté Mme Montreuil.
Déjà, à cette époque, le règlement était respecté dans 90 % du temps dans les restaurants et les bars. Toutefois, dans seulement 67 % du temps le règlement était respecté dans les zones restreintes aux fumeurs à l’extérieur, où la loi l’obligeait déjà, comme devant les écoles et les hôpitaux.
D’ailleurs, les statistiques datant de 2007 révélaient que seulement 60 % des fumeurs étaient en accord avec l’interdiction de fumer à neuf mètres des portes. « Déjà là, le soutien au départ fait une différence dans le respect de la loi », a indiqué Mme Montreuil.