Une pénurie d’inspecteurs alimentaires dénoncée
Le syndicat déplore que le gouvernement mette en danger la santé des Canadiens
OTTAWA | Le fédéral met en danger la santé des Canadiens en refusant de s’attaquer à la pénurie d’inspecteurs en salubrité des aliments, craint le syndicat.
« Il n’y a pas assez d’inspecteurs pour accomplir les tâches qui sont obligatoires pour la salubrité et qui sont exigées par les États-unis pour avoir accès à leur marché », a estimé mardi un porte-parole syndical à l’agence canadienne d’inspection des aliments (ACIA), Rick Cormier.
Selon ce dernier, l’agence n’aurait toujours pas remplacé environ 100 postes d’inspecteurs affectés aux usines de transformation de la viande qui ont été supprimés sous le précédent gouvernement conservateur de Stephen Harper.
Au total, quelque 300 agents sont responsables de la salubrité des usines de transformation de la viande dite « prête à manger », comme les viandes froides.
Pour appuyer ses dires, M. Cormier a présenté en conférence de presse à Ottawa un sondage réalisé auprès de 488 syndiqués de L’ACIA.
SONDAGE INQUIÉTANT
Ainsi, les trois quarts (76 %) estiment qu’une importante éclosion de maladie alimentaire guette les Canadiens.
De plus, 47 % des répondants croient que les Canadiens ont été exposés à un plus grand risque de maladie d’origine alimentaire à cause de la pénurie de personnel.
Plus encore, 28 % des répondants ont indiqué qu’un patron de l’agence leur a déjà demandé de mettre de côté une tâche ayant trait à la salubrité des aliments. La plupart du temps (63 %), selon eux, un manque de personnel était en cause.
Par courriel, l’agence a indiqué prendre au sérieux les résultats du sondage mené sur internet par la firme Abacus, dont la marge d’erreur est de 4,5 %, 19 fois sur 20.
« Le Canada est reconnu partout dans le monde comme ayant un des systèmes de salubrité des aliments les plus sécuritaires », rassure Maria Kubacki.
Cette dernière rappelle qu’ottawa a investi 38,5 millions $ sur deux ans dans le budget de 2016 pour « soutenir un système d’inspection des aliments efficace et fiable ».
Or, il a été impossible de confirmer auprès de l’agence ou de Santé Canada si cet argent a servi, ou servira, à embaucher des inspecteurs.
MINISTRE INDISPONIBLE
Le syndicat se plaint également de ne pas avoir l’attention de la ministre de la Santé Jane Philpott, malgré plusieurs demandes d’entretien.
Au bureau de la ministre, on confirme que les deux parties « n’ont pas eu l’occasion de se rencontrer directement », mais que des discussions ont eu lieu avec de hauts fonctionnaires du ministère.
Le Canada a connu sa pire épidémie de listériose en 2008, alors qu’une vingtaine de Canadiens sont morts après avoir consommé de la charcuterie.