Des amendes de 7,3 millions $
L’AMF sanctionne 4 personnes et 2 entreprises pour manipulation des marchés
Quatre autres personnes et deux entreprises ont plaidé coupables dans un stratagème de manipulation boursière impliquant un financier montréalais qui s’est vanté d’avoir fait 2 M$ en un après-midi.
Francis Mailhot (5 M$), Daniel Ryan (725 000 $), Andrew Barakett (50 000 $), Eric Boyd (30 000 $), de même que les entreprises Conseils Hilbroy (1 M$) et IAB Média (500 000 $) ont été condamnés à des amendes totalisant 7,3 millions $, a annoncé l’autorité des marchés financiers (AMF), hier, par voie de communiqué.
Leurs noms s’ajoutent à celui de Jean-françois Amyot, un financier montréalais qui s’était vanté, dans le Journal de Montréal en 2015 d’avoir fait beaucoup d’argent avec les penny stocks, des actions qui ne valent que quelques sous et qui sont souvent utilisées pour tromper des investisseurs crédules.
« Mon rapport d’impôt pour 2006 c’était 16 millions $. En dix ans, j’ai dû faire 100millions $ », avait-il confié.
Notre Bureau d’enquête a révélé la semaine dernière qu’amyot avait été condamné à une amende de 11,2 M$ par L’AMF. Il a aussi écopé d’une peine de trois mois de prison. En tout, les amendes imposées totalisent plus de 18millions $.
« PUMP AND DUMP »
Michael Raso-cortelazzi, Carol Mckeown, Ian Morrice et Marc Gagnon ont vu, de leur côté, les accusations portées contre eux dans ce dossier être retirées.
« La manipulation des titres sur les marchés est une infraction très grave qui mérite des sanctions appropriées », a indiqué Louis Morisset, président-directeur général de L’AMF. « Les condamnations obtenues dans le cadre du présent dossier sont l’aboutissement de longues démarches d’enquête et du travail soutenu de nos équipes d’enquêteurs et de procureurs ».
Dans une poursuite déposée en 2014 par L’AMF, on reprochait à Amyot et à une bro- chette d’autres individus d’avoir manipulé des penny stocks. Il était décrit par L’AMF comme le « maître d’oeuvre » d’un stratagème de pump and dump, qui consiste à faire la promotion d’actions de pacotille en publiant des informations erronées.
« Certains acteurs du stratagème auraient misé sur l’activité créée sur le marché et sur la hausse de la valeur des actions des sociétés visées pour liquider leurs propres titres et ainsi toucher d’importants profits », alléguait à l’époque L’AMF.
TECHNOLOGIE DE L’UQAM
Les actions des compagnies Spencer Pharmaceutical, Energy 1 Corp, Andes Gold Corporation, Kender Energy et Wanderport Corporation auraient ainsi été manipulées, selon L’AMF.
Spencer Pharmaceutical aurait prétendument développé une technologie grâce à la recherche d’un laboratoire de L’UQAM. Amyot aurait diffusé un communiqué annonçant que la compagnie avait accepté une offre d’achat d’un fonds du Koweït. La vente n’a jamais eu lieu.